Un général italien condamné à dédommager les familles de soldats tués dans un attentat en Irak

En juillet 2003, à la suite de l’intervention américaine en Irak et en vertu de la résolution 1483 du Conseil de sécurité des Nations unies, l’Italie lança l’opération « Antica Babilonia », avec le déploiement de 3.200 soldats dans la province de Dhi Qar, majoritairement peuplée de chiites. La mission des militaires transalpins était alors d’oeuvrer à la stabilisation de cette région.

Seulement, le 12 novembre de la même année, à Nassiriya, la base « Maestrale », où était stationnée une partie du contingent italien, fut la cible d’une attaque suicide, menée avec un camion citerne piégé. Bilan : 28 tués, dont 12 carabiniers, cinq soldats et 2 civils italiens.

Plus tard, le commandant du contingent italien en Irak, le général Bruno Stano, mis à la retraite depuis, a été traduit devant la justice. Il lui était notamment reproché de ne pas avoir pris les mesures de sécurité qui s’imposaient après avoir été averti par le renseignement militaire qu’une attaque contre la base Maestrale était imminente.

Dans un premier temps, l’officier a été condamné à deux ans de prison, dans le cadre d’une procédure pénale. Puis cette peine a ensuite été annulée en appel. Pour autant, l’affaire a été portée devant un tribunal civil. Et ce dernier vient de trancher.

Ainsi, le général Stano a été condamné à indemniser les familles des militaires tués lors de l’attentat du 12 novembre 2003. Les magistrats ont en effet jugé qu’il avait « sous-estimé » les signes d’une attaque « ponctuelle et proche » et qu’il n’avait « pas pris les mesures adéquates » pour la contrer. En revanche, la Cour a acquitté le général Georg Di Pauli [colonel au moment des faits], qui commandait la base Maestrale.

Le renseignement italien avait en effet adressé plusieurs mises en garde, dont une concernant un « camion de fabrication russe » et une autre évoquant un « groupe de terroristes syriens et yéménites » arrivé à Nassiriya quelques jours avant l’attaque.

Cela étant, le général Stano était arrivé en Irak seulement un mois avant l’attaque contre le camp Maestrale. C’est ce que ses défenseurs ont mis en avant, sans succès.

Le montant des dédommagements que le général Stano devra verser aux familles sera fixé par un autre tribunal. Reste à voir si cette décision de justice fera jurisprudence de l’autre côté des Alpes… Et si elle aura des conséquences sur la conduite des opérations militaires…

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