Deux nouvelles attaques terroristes font au moins 29 tués dans le nord du Burkina Faso

Le 5 septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM], lié à al-Qaïda, a publié un communiqué pour menacer le gouvernement du Burkina Faso pour sa participation à la Force conjointe du G5 Sahel. Et il a de nouveau revendiqué une attaque menée le 30 août contre les forces burkinabè à Tongomayel, dans la province du Soum [nord du pays].

Ces mêmes forces burkinabè avaient subi de lourdes pertes [24 tués] une dizaine de jours plus tôt, lors de l’attaque d’une de leurs casernes à Koutougou, localité également située dans la province du Soum, où est aussi actif le groupe jihadiste Ansarul Islam, qui coopère avec le GSIM sans pour autant y être affilié.

Cela étant, l’attaque meurtrière de Koutougou n’a toujours pas été revendiquée. Mais, d’après des informations de « Nord Sud Journal », elle aurait été planifiée par Abdoul Hakim Sahraoui et Moussa Moumini et menée par une centaine de combattants de l’État islamique dans le grand Sahara [EIGS]. Pour le moment, ces affirmations n’ont pas été confirmées.

En outre, les attaques qui ont visé, ces dernières semaines, les communautés chrétiennes établies dans le nord du Burkina Faso n’ont, elles aussi, pas été revendiquées à ce jour. En réalité, les actes terroristes commis dans le pays font rarement l’objet d’une revendication.

« La situation dans le Nord et l’Est du Burkina-Faso reste fragile. Il n’est pour le moment pas possible de caractériser qualitativement la dizaine d’attentats à l’engin explosif improvisé [IED] qui ont eu lieu dans cette zone depuis presque un an. Ces attaques n’ont pas été revendiquées », expliquait, l’an passé, l’État-major des armées [EMA], dans un compte-rendu relatif à l’opération Barkhane.

Qu’en sera-t-il pour les deux nouvelles attaques meurtrières commises le 8 septembre, dans la région centre-nord du Burkina Faso?

Ce jour-là, un camion circulant sur l’axe Barsalogho-Guendbila, dans la province du Sanmatenga, a été détuit par l’explosion d’un IED. Selon le porte-parole du gouvernement burkinabè, le bilan provisoire de cette attaque fait état de 15 tués et de six blessés. Une source sécuritaire a confié à l’AFP que les victimes étaient en grande partie des commerçants.

Puis, à une cinquantaine de kilomètres de là, un convoi de triporteurs chargés de vivres pour les populations déplacées a été attaqué par des individus armés sur l’axe Dablo-Kelbo. Le bilan est, là aussi, lourd, puisqu’il est question de 14 civils tués, dont une dizaine de conducteurs.

« Des renforts militaires ont été déployés et des opérations de ratissage sont en cours. Ce drame intervient alors que des importants efforts de sécurisation sont en cours dans cette région », a expliqué le porte-parole du gouvernement burkinabè.

Ce dernier « réitère sa disponibilité à accompagner les organisations et les institutions intervenant dans l’action humanitaire pour la réussite de leurs missions » et il « mettra tout en œuvre pour que les convois humanitaires dans les zones touchées par les attaques terroristes se fassent sous escorte de sécurité », a-t-il assuré, avant de rappeler les transporteurs à « se conformer aux consignes de sécurité et s’assurer de la praticabilité des voies par une collaboration avec les forces de défense et de sécurité. »

Par ailleurs, le 6 septembre, dans le secteur de la localité malienne de Douentza, relativement proche de la frontière avec le Burkina Faso, 22 combattants du Mécanisme opérationnel de coordination [MOC], une unité mixte formée de soldats maliens et d’anciens rebelles, ont été enlevés alors qu’ils se rendaient à Gao à bord d’un autocarde la société de transport Sonef. La veille, un véhicule de la même compagnie avait été visé par IED dans la même région [15 tués].

Enfin, le même jour, le GSIM a revendiqué l’assassinat, à Kidal, de Ahbi Ag Ahmidah par l’unité « Mohamad Ben Masalmah ». L’organisation jihadiste reprochait à la victime d’être l’un des « plus importants agents de la France ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]