La 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque a été officiellement activée à Cognac

En 1993, la 33e Escadre de reconnaissance était rayée de l’ordre de bataille de l’armée de l’Air. Une péripétie de plus dans son histoire, entamée dans les années 1920 avec le 33e Régiment d’aviation de l’armée du Rhin. Sauf que, cette fois-là, l’éclipse aura duré bien plus longtemps que par le passé… Et il aura fallu attendre 26 ans pour voir revivre ses traditions.

Comme annoncé en juillet 2018, la 33e Escadre a en effet été officiellement réactivée, ce 5 septembre, sur la base aérienne 709 de Cognac. Mais elle a troqué ses avions de reconnaissance contre des drones MALE MQ-9 Reaper et gagné une nouvelle appellation puisqu’il est désormais question « d’escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque » [ESRA].

Pour le moment, elle compte deux escadrons : l’escadron de drones [ED] 1/33 Belfort, dont « les missions sont le renseignement actionnable en opérations extérieures et la protection du territoire en France », rappelle l’armée de l’Air, et l’escadron de transformation opérationnelle drone [ETOD] 3/33 « Moselle », qui sera chargé de formation initiale des équipages.

Le format de la 33e ESRA va évoluer au fil du temps, avec la création d’un Escadron de soutien technique aéronautique [ESTA] en 2020 et la réactivation de l’escadron 2/33 « Savoie », dissous en 2014, soit en même temps que le retrait de ses Mirage F1 du service par l’armée de l’Air. Puis, en 2023, elle intégrera les avions légers de surveillance et de reconnaissance [ALSR], qui seront 8 au total, si la Loi de programmation militaire 2019-25 est respectée.

D’ici la fin de cette année, les MQ-9 Reaper de l’armée de l’Air seront vraisemblablement en mesure de mettre en oeuvre de l’armement. D’où la présence du mot « attaque » dans la nouvelle appellation de la 33e Escadre.

« L’armée de l’Air enchaîne visioconférences et réunions pour être prête pour ce nouvel apport capacitaire », dont la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé l’acquisition en septembre 2017, écrivait Air Actualités, en avril dernier. « Il faut définir l’infrastructure et les études pyrotechniques pour entreposer les munitions. En fin d’année, les Américains seront déployés sur la base aérienne projetée de Niamey pour former les premiers utilisateurs. Dès aujourd’hui, le simulateur de la base de Cognac intègre les patches logiciels du systèmes d’armes », expliquait-il.

Dans un premier temps, les drones MALE [moyenne altitude longue endurance] français emporteront des bombes à guidage laser GBU-12 [de 250 kg]. Puis un missile à charge militaire faible, avec autodirecteur laser, complétera leur armement. Cette capacité sera disponible avec l’arrivée d’un système MQ-9 Reaper Block 5, prévue à la fin 2019. Un second pourrait être mis en place directement à Niamey dans le courant de l’année 2020.

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