Les États-Unis ont réactivé leur commandement militaire pour l’espace

Ce 29 août, le Pentagone a officiellement réactivé son commandement pour l’espace [US Space Command], lequel fit les frais, en 2002, de réorientation de la politique de défense américaine après les attentats du 11-Septembre.

Créé en 1985, ce commandement avait la mission de coordonner les activités spatiales des forces américaines. Sa réactivation, qui se veut être un premier pas vers la création d’une « armée spatiale », obéit à une autre logique dans la mesure où il s’agit désormais de répondre aux défis posés non pas à la militarisation [qui est ancienne] mais à l’arsenalisation de l’espace.

Cette tendance se traduit par le développement, par certains pays, d’armes antisatellites [missile, laser, micro-ondes, etc] et d’objets manoeuvrants susceptibles d’avoir des capacités de neutralisation. Et cela a d’ailleurs conduit la France à se doter également d’un commandement dédié aux opérations spatiales. Ce dernier doit être officiellement créé le 1er septembre, au sein de l’armée de l’Air.

Cet US Space Command, qui est le 11e commandement militaire américain, aura quatre missions principales : dissuader les adversaires potentiels dans l’espace, défendre les satellites américains en orbite, fournir des services aux unités de combat [comme les signaux GPS, par exemple] et développer des capacités spatiales de combat.

Commandé par le général Jay Raymond, de l’US Air Force, ce commandement devra commencer avec un budget modeste d’environ 83 millions d’euros pour l’année 2020 [selon Air Force Mag, ndlr].

« C’est un moment historique, un jour historique, qui reconnaît que l’espace est au centre de la sécurité nationale et de la défense de l’Amérique », a commenté le président Trump au sujet de la réactivité du « Spacecom ». Ce dernier « s’assurera que la domination américaine dans l’espace ne soit jamais remise en question ou menacée car nous savons que la meilleure façon d’empêcher les conflit, c’est de se préparer à la victoire », a-t-il ajouté.

Il s’agit de combattre ceux « qui s’attaquent aux « satellites américains qui sont si importants pour les opérations sur les terrains de guerre et pour notre style de vie », a encore insisté le chef de la Maison Blanche.

« Nous sommes les meilleurs du monde dans l’espace aujourd’hui, mais notre niveau de supériorité se réduit. Nous voulons avancer vite et rester en tête », a fait valoir le général Raymond.

Cela étant, si les États-Unis sont effectivement en avance dans certains aspects de la technologie spatiale, ils n’ont plus, pour le moment du moins, la capacité d’envoyer des astronautes en orbite… contrairement à la Russie, par exemple. Mais ce n’est cependant pas essentiel pour les opérations des forces américaines dans l’espace, même si une telle éventualité avait été envisagée par le passé, avec le programme MOL [Manned orbital laboratory] et qu’une agence du Pentagone a récemment lancé un appel à projets pour une mini-station spatiale militaire.

Actuellement, le programme du Pentagone qui suscite le plus d’interrogations est celui du « drone » spatial X-37B, qui vient de dépasser le seuil des 718 jours passés en orbite. Développé par la division Phantom Works de Boeing, cet engin de 9 mètres de long pour 4,5 mètres d’envergure aurait emporté de « petits satellites » au moment de son lancement, en septembre 2017. En outre, l’US Air Force avait expliqué, à l’époque, qu’il allait permettre de « tester des technologies spatiales émergentes ».

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