Les forces armées du Burkina Faso vont lancer un « recrutement exceptionnel »

Le communiqué publié ce 28 août par le ministère burkinabè de la Défense ne dit pas en quoi le recrutement qu’il s’apprête à lancer est « exceptionnel ». Toujours est-il que c’est ainsi qu’il l’a qualifié…

Ainsi, ce recrutement « exceptionnel » se déroulera du 15 septembre au 12 octobre, sur « toute l’étendue du territoire national » et concernera les jeunes âgés de 21 à 23 ans, célibataires, physiquement aptes et n’ayant eu aucun problème avec la justice. Il vise à enrôler 500 nouveaux militaires du rang. À noter qu’il est question de recruter 13 jeunes femmes [une par chaque région du pays].

Reste à voir si cette campagne de recrutement saura attirer les jeunes…

L’annonce au sujet de ce recrutement survient quelques jours après l’attaque de Koutougou [province du Soum], laquelle infligea les plus lourdes pertes alors jamais subies par les Forces armées nationales du Burkina Faso [FANBF] face aux groupes jihadistes [24 tués, selon un bilan officiel]. Ce qui a donné lieu à de vives critiques contre le gouvernement burkinabè ainsi qu’à des mouvements d’humeur parmi les militaires.

Les FANBF sont en effet à la peine face aux groupes armés terroristes [GAT], qui étendent leur influence en particulier dans le nord et l’est du Burkina Faso. L’une des raisons est le manque de moyens.

Selon un spécialiste de la région cité par le quotidien Le Monde, « le fait qu’une caserne [celle de Koutougou] soit attaquée prouve que l’armée burkinabè n’arrive pas à monter en puissance. Mal payée, mal équipée, sans moyen de projection tels que des hélicoptères et, face à des combattants déterminés, l’armée n’est pas adaptée pour répondre à la menace. »

En attendant, les réactions des Burkinabè à l’annonce de ce « recrutement exceptionnel » traduisent un certain scepticisme. « Il est bien de recruter, mais il est aussi bon de garantir surtout une bonne formation initiale. Notre armée actuelle a un véritable problème de formation à tous les niveaux [officiers, sous-officiers et soldats] », souligne ainsi un lecteur du site « LeFaso.net« . « Tant que l’armée ne met pas les moyens qu il faut avec les équipements qui vont avec…. Cest un recrutement suicidaire… », a estimé un autre intervenant, sur le site NetAfrique.net.

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