Le Hezbollah hausse le ton à l’égard d’Israël, accusé d’être à l’origine de raids menés au Liban

L’activité de la Force aérienne israélienne aura été particulièrement intense au cours de ces dernières 48 heures. Ainsi, en Syrie, durant la nuit du 24 au 25 août, elle a visé des positions tenues par la force al-Qods, l’unité des Gardiens de la révolution iraniens chargées des opérations extérieures, dans le secteur d’Aqraba, au sud-est de Damas.

Le porte-parole de Tsahal, le lieutenant-colonel Conricus a ensuite expliqué que ce raid avait pour objectif d’empêcher une attaque de la force al-Qods contre des « cibles » situées dans le nord d’Israël. Selon la même source, l’unité iranienne s’apprêtait à utiliser des « drones tueurs » à cette fin.

« La menace était significative et ces drones tueurs étaient capables de frapper des cibles avec une efficacité réelle », a fait valoir l’officier israélien, en notant passge que le recours à de tels appareils « kamikazes » constituait une « tactique nouvelle et différence » pour la force al-Qods.

Seulement, à Damas, une source militaire, citée par l’agence officielle Sana, a assuré que la défense aérienne syrienne était entrée en action pour contrer des « missiles israéliens » en provenance du plateau du Golan.

« L’agression a été immédiatement prise en charge et à présent, la majorité des missiles israéliens ennemis ont été détruits avant d’atteindre leurs objectifs », a assuré cette source. Sauf qu’au moins deux membres du Hezbollah libanais ont été tués lors de ces attaques [la milice chiite libanaise l’a reconnu], de même qu’un Iranien et deux « combattants étrangers ».

Quoi qu’il en soit, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a salué une « action opérationnelle majeure » ayant permis de contrer une attaque planifiée par « la force iranienne al-Qods et les milices chiites. » Et d’insister : « L’Iran n’a aucune immunité. […] Nos forces opèrent dans secteur contre l’agression iranienne ».

La dernière phrase de M. Netanyahu sonne comme un aveu. S’il a reconnu être à l’origine des frappes aériennes contre les positions occupées en Syrie par les forces iraniennes et les milices inféodées à Téhéran, Israël reste très discret sur les opérations qui lui sont attribuées dans d’autres pays, en particulier en Irak et au Liban.

En effet, dans un article publié le 23 août, le New York Times a dissipé une partie du mystère entourant les explosions ayant eu lieu sur plusieurs bases du Hachd al-Chaabi, une alliance de groupes paramilitaires qui, pour la plupart, sont soutenus par l’Iran. En effet, le quotidien américain a avancé qu’Israël en était à l’origine.

Le premier de ces raids, mené en juillet, dans la région d’Amerli contre une base de l’organisation Badr [ou Brigade n°16 du Hachd al-Chaabi], aurait eu pour objectif d’empêcher le transfert de missiles d’une portée de 200 km. Depuis, d’autres frappes contre des cibles de même nature ont été effectuées en Irak. Ce qui, si l’implication israélienne est confirmée, serait une première depuis 1981 et l’opération Opéra, au cours de laquelle un réacteur nucléaire d’Osirak fut détruit. En outre, cela met les États-Unis, et, par extension, la coalition anti-jihadiste, dans une position délicate…

Cela étant, une autre position du Hachd al-Chaabi a été visée le 25 août, dans le nord de l’Irak. Cette nouvelle attaque, qui a fait au moins un tué, a été attribuée par l’organisation paramilitaire à un drone israélien.

Le même jour, d’autres frappes ont eu lieu au Liban. Une première a visé des bureaux du Hezbollah, dans un quartier résidentiel situé au sud de Beyrouth, la capitale libanaise.

« Deux drones appartenant à l’ennemi israélien ont violé l’espace aérien libanais […] au-dessus de la banlieue sud de Beyrouth. Le premier est tombé et le second a explosé dans les airs causant des dégâts matériels », a indiqué l’armée libanaise. Le Hezbollah a précisé que son centre des médias avait subi d’importants dégâts matériels. Son porte-parole, Mohamed Afif, a fait état de « blessés légers » auprès de l’agence officielle libanaise ANI.

L’armée israélienne dispose de drones kamikazes dans son arsenal. Appelés « Harop », ils ont été conçus pour évoluer au-dessus d’un champ de bataille afin d’y détruire les cibles en plongeant sur elles. Mais les engins qui ont visé le Hezbollah sont d’un type différent puisqu’il s’agit, selon des photographies publiées par la presse libanaise, de quadcopters… qui font penser au Velvet Wasp, un appareil qui, mis en oeuvre par les forces spéciales, peut être muni de grenades.

Aussi, des experts militaires israéliens ont mis en doute les déclarations libanaises, affirmant que les drones en question étaient probablement d’origine… iranienne.

Reste que cette frappe contre le Hezbollah a été vivement dénoncée par Saad Hariri [qui n’entretient pas les meilleurs rapports qui soient avec la milice chiite]. Ainsi, ce dernier a évoqué une « nouvelle agression » visant à « la situation vers davantage de tensions ».

Dénonçant une violation de la résolution 1701 des Nations unis, qui mit un terme au conflit qui opposa Israël et le Hebzbollah en 2006, M. Hariri a averti que son gouvernement « prendrait toutes ses responsabilités » pour éviter que le Liban ne soit de nouveau entraîné vers des développements « menaçant la sécurité, la stabilité et la souveraineté nationales.

En tout cas, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a menacé Israël de représailles. « Je dis à l’armée israélienne aux frontières. Dès cette nuit, préparez-vous, et attendez-nous un jour, deux, trois, quatre […] Ne vivez pas, ne vous reposez-pas, ne soyez pas rassurés, et ne pariez pas un instant que le Hezbollah va permettre […] de telles agressions », a-t-il affirmé, assurant que la milice chiite « ne permettra pas » de nouvelles attaques. Et cela, « quel qu’en soit le prix. »

Mais ces menaces n’ont a priori nullement impresionné Tsahal. A priori, du moins. En effet, le groupe de presse libanais An Nahar a indiqué que l’aviation israélienne aurait atteint, aux premières heures du jour, un poste militaire du commandement général du Front populaire de libération de la Palestine [FPLP]. « Trois frappes aériennes israéliennes ont visé la frontière libano-syrienne à l’est de Zahle », a-t-il affirmé. Ce raid présumé n’aurait pas fait de victimes.

Dans le même temps, dans la bande de Gaza, plusieurs positions du Hamas ont aussi été visées par Tsahal, en réponse à des tirs de trois roquettes en direction du territoire israélien. Deux d’entre-elles ont ont été interceptées par le système Iron Dome.

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