Directeur de la Gendarmerie nationale, le général Lizurey fera ses adieux aux armes en octobre

L’an passé, et alors qu’il devait fêter son soixante ans, le général Richard Lizurey fut maintenu dans ses fonctions de directeur de la Gendarmerie nationale [DGGN] jusqu’au 5 novembre 2019 par un arrêté signé par Florence Parly, la ministre des Armées. Une décision saluée par Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur. « Je sais compter sur son engagement ‘pour la patrie, l’honneur et le droit' », s’était-il félicité, via Twitter.

Cette année supplémentaire n’aura pas été de tout repos pour le général Lizurey, avec notamment le référendum en Nouvelle-Calédonie, la crise des « gilets jaunes », qui a mis la gendarmerie mobile au « bord de l’épuisement » ou encore l’évacuation de la « ZAD » de Notre-Dame-des-Landes.

Et ce n’est pas terminé : l’organisation du sommet du G7, à Biarritz, sera un autre moment de tensions pour la gendarmerie. Déjà, cinq personnes, appartenant à la mouvance des Black blocs, ont été interpellées pour avoir appelé, sur les réseaux sociaux, à s’attaquer à lieu d’hébergement des gendarmes

Aussi, il ne sera pas question pour lui de « rempiler » : selon L’Essor de la Gendarmerie, le général Lizurey fera ses adieux aux armes le 15 octobre prochain, après trois années passées à la tête des gendarmes.

Ayant pris ses fonctions de DGGN en septembre 2016, après le départ du général Denis Favier, le général Lizurey s’est attaché à faire revenir la Gendarmerie à ses « fondamentaux », quitte à remettre en cause certaines réformes passées, comme celles ayant trait à la mutualisation des moyens.

« Techniquement, nous sommes meilleurs, mais humainement, on a perdu. Aujourd’hui, les forces de l’ordre sont jugées sur leur vitesse à intervenir, ce qui est nécessaire. Mais ensuite, il est important de rester sur place une fois l’opération terminée, pour discuter, rassurer, expliquer notre métier, et éventuellement recueillir de l’information pour anticiper », avait expliqué le DGGN dans les colonnes de Libération, en juin dernier.

Pour autant, ce retour aux fondamentaux n’est pas incompatible avec l’innovation. Ainsi, en décembre 2017, le général Lizurey avait présenté un « plan stratégique » afin de faire profiter la Gendarmerie des avancées technologiques les plus récentes.

Par ailleurs, le général Lizurey a eu d’autres dossiers délicats à gérer, comme l’application de la directive européenne sur le temps de travail et les tensions au sein du GIGN et de la Compagnie de sécurité de l’Hôtel de Matignon [CSHM]. Et il reste en suspens le renouvellement de certains moyens de la Gendarmerie [remplacement des fourgons Irisbus, des blindés, hélicoptères, etc].

Mais au-delà de ces affaires, le plus préoccupant reste le nombre élevé de suicides au sein de la Gendarmerie. En 2018, 33 militaires de l’Arme mirent fin à leurs jours. Cette année, au moins 11 en ont malheureusement fait de même… Pour endiguer ce phénomène, le général Lizurey avait dit vouloir « améliorer le bien-être » des gendarmes.

Photo :  Gendarmerie nationale

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