Le ministère des Armées fait de la place pour la production d’électricité d’origine solaire

Au printemps 2018, le ministère des Armées, par la voix de Geneviève Darrieussecq, la secrétaire d’État auprès de Florence Parly, la ministre des Armées, avait pris l’engagement de mettre à disposition plus de 2.000 hectares de terrains d’ici 2025 afin de permettre le développement d’une fililère photovoltaïque en France. Et cela, dans le cadre du plan gouvernemental « Une place au soleil ».

« L’avenir est au solaire : si notre parc de production d’électricité solaire se classe derrière l’éolien, son coût de production est maintenant le plus compétitif de tous. Il a encore baissé de 11% en 2017 pour s’établir à 55 €/MWh, tutoyant le prix du marché. Sur toitures, la chute des prix est encore plus forte à – 24% en 2017 [80€/MWh aujourd’hui]. Cette évolution des coûts justifie la forte croissance actuelle de la production d’électricité solaire », avait expliqué le ministère de la Transition écologique et solidaire.

Aussi, la Programmation pluriannuelle de l’énergie a fixé à 20,6 gigawatts la production d’électricité d’origine solaire d’ici cinq ans [et à 35,6/44,5 gigawatts d’ici 2028].

« Le solaire photovoltaïque sera proportionnellement plus développé dans de grandes centrales au sol qu’il ne l’est aujourd’hui, parce que c’est la filière la plus compétitive, en particulier comparé aux petits systèmes sur les toitures et que de grands projets [>50MW] se développeront progressivement sans subvention, venant modifier la taille moyenne des parcs à la hausse. Le Gouvernement veillera à ce que les projets respectent la biodiversité et les terres agricoles et forestières, en privilégiant l’utilisation de friches industrielles, de délaissés autoroutiers, de terrains militaires ou encore la solarisation de grandes toitures, qui deviendra progressivement obligatoire », est-il expliqué dans la synthèse de cette Programmation pluriannuelle de l’énergie.

Le ministère des Armées étant le premier propriétaire foncier de l’État, avec plus de 250.000 hectares, il ne pouvait qu’être sollicité pour libérer des terrains susceptibles d’accueillir des projets de production d’électricité d’origine photovoltaïque. Restait donc à lever les problèmes adminsitratifs et à identifier les endroits pouvant convenir, sachant qu’il gère déjà 100.000 hectares d’espaces naturels [dont 45% sont protégés par la directive Natura 2000] et qu’il n’est évidemment pas question d’empiéter sur les espaces de manoeuvre.

En outre, pour atteindre cet objectif des 2.000 hectares, trois moyens ont été retenus : accorder des autorisations d’occupation du domaine public, céder des emprises dont les armées n’ont plus l’utilité ou mettre en place des installations en autoconsommation.

Via un communiqué diffusé le 7 août, le ministère des Armées a indiqué que, d’ici la fin de cette année, « 267 hectares supplémentaires seront mobilisés sur quatre sites expérimentaux », en plus des 100 hectares qu’il a déjà cédés.

Ces sites « expérimentaux » seront situés à Creil [256 ha], Quequeville [4 ha], Saint-Christol [5,5 ha] et la Valbonne [4,5 ha]. Un « appel à manifestation d’intérêt » a été lancé par le ministère afin de choisir les « opérateurs chargés de mettre en œuvre des projets sur ces emprises. »

« Les lauréats seront choisis au regard de critères permettant d’apprécier la qualité de leur offre, notamment: la gestion environnementale du site, le bilan carbone de l’installation, la gestion de la biodiversité et le niveau de rémunération proposé », précise le ministère des Armées, qui promet d’autres appels à projets d’ici 2022.

Cela étant, les armées ont déjà pris le virage de l’énergie solaire. Excepté sans doute au Sahal [le sable ne fait pas bon ménage avec les panneaux photovoltaïques], elles consacrent 50 millions d’euros par an pour de tels projets.

C’est ainsi que, par exemple, la toiture sud de « l’Hexagone Balard » est recouverte par 5.600 m2 de panneaux photovoltaïques, lequel permettent d’économiser 500MWh d’électricité par an, soit la consommation d’une ville de 1.200 habitants. Et, en 2012, une partie de l’électricité de la base aérienne d’Istres était d’origine solaire [avec plus de 15.000 m2 de panneaux photovoltaïques].

« Très engagé dans le domaine de la performance énergétique de son parc immobilier », les Armées ont réduit « leurs consommations énergétiques, hors carburants opérationnels, de plus de 15% entre 2010 et 2018. Sur cette même période, la composition du mix énergétique a également évolué favorablement : la part des énergies fortement carbonées [charbon, fioul] a diminué au profit d’énergies plus faiblement carbonées [biomasse-bois, chaleur issue de réseaux urbains, GPL], permettant une baisse des émissions de gaz à effet de serre de plus de 18% », a par ailleurs souligné le minsistère.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]