L’Iran est soupçonné d’envoyer de faux signaux GPS dans le détroit d’Ormuz

Après l’attaque de six pétroliers et l’arraisonnement de deux autres [dont un battant pavillon britannique] dans le détroit d’Ormuz, le royaume de Bahreïn a accueilli, la semaine passée, une réunion sur la sécurité maritime dans le Golfe arabo-persique [GAP]. Les pays ayant pris part à cette conférence n’ont pas été officiellement précisé. Mais selon le quotidien The Guardian, le Royaume-Uni, les États-Unis ainsi que « d’autres États européens » y ont été représentés [la France aurait été invitée, selon le journal anglais].

Seulement, cette réunion a été mal perçue par l’Iran, qui ne s’est pas privé de critiquer sévèrement Bahreïn, qui abrite, par ailleurs, le siège de la Ve Flotte de l’US Navy ainsi qu’une base de la Royal Navy [HMS Jufair, ndlr].  »

« Le gouvernement de Bahreïn ne devrait pas faciliter les voeux et plans d’ennemis communs dans la région », a ainsi affirmé Abbas Moussavi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, via, selon l’AFP, un communiqué publié via la messagerie Telegram.

« Il n’est pas possible que [certains pays de la région] soient en sécurité aux dépens des autres. Il est attendu des pays de la région qu’ils évitent l’escalade dans l’intervention de pays étrangers en se montrant prudents et prévoyants », a continué M. Moussavi, qui en a profité pour aussi condamner les « mesures anti-iraniennes » prises par Manama. Le responsable iranien a dû faire référence à la répression des activistes chiites menée par le royaume…

Quoi qu’il en soit, le 7 août, l’administration maritime américaine [MARAD], qui relève du département des Transports, a publié un message pour mettre en garde les navires devant transiter par le détroit d’Ormuz contre de possibles interférences concernant les signaux GPS ainsi que contre le risque d’usurpation des communications de pont à pont.

Après avoir rappelé les principaux incidents ayant lieu depuis mai dans le détroit d’Ormuz, la MARAD a indiqué que, dans au moins deux cas, il a été signalé des « interférence GPS », de même que d’autres bateaux ont fait état d’usurpation d’identité dans les communications, des « entités inconnues » ayant cherché à se faire passer pour des « navires de guerre américains ou de la coalition. »

La mise en garde de l’administration américaine donne des conseils aux navires de commerce battant pavillon des États-Unis dans le cas où ils auraient maille à partir avec les forces iraniennes. Dans tous les cas, il leur est ainsi recommandé de contacter immédiatement la 5e Flotte de l’US Navy.

Justement, l’US CENTCOM, dont relève cette dernière, a confirmé, auprès de CNN, l’existence d’interférences visant les signaux GPS et de tentatives d’usurpation d’identité. « En raison des tensions régionales accrues, des erreurs de calcul ou d’identification pourraient conduire à des actions agressives contre les navires appartenant aux États-Unis, à des partenaires alliés et à la coalition, opérant dans le Golfe arabo-persique, le détroit d’Hormuz et le golfe d’Oman », a-t-il prévenu.

Selon un responsable américain, cité par CNN, le but des Gardiens de la révolution iraniens est de perturber – et non pas de brouiller – les signaux GPS afin que les navires fassent des erreurs de navigation et entrent dans les eaux territoriales iraniennes. Et cela dans le but de leur fournir un prétexte pour les arraisonner.

En outre, a encore ajouté ce responsable, les forces navales iraniennes « usurpent » le système d’identification automatique des bateaux [AIS] afin de se faire passer pour des navires commerciaux.

Il est donc reproché aux Iraniens d’avoir recours, comme d’ailleurs les Russes dans la région de la mer Noire, à la technique dite du « spoofing », qu’il ne faut pas confondre avec le brouillage des signaux GPS. Récemment, l’activité des aéroports israéliens a été affectée par ce type d’activité.

Cela étant, les Iraniens n’en seraient pas à leur coup d’essai : c’est en suivant un tel mode opératoire qu’ils auraient réussi à mettre la main sur un drone américain RQ-170 Sentinel, en décembre 2011

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