« Brève hausse » de la radioactivité après l’explosion d’un moteur-fusée sur une base militaire russe

Après l’incident qui, en juillet, a coûté la vie à 14 sous-mariniers russes expérimentés, et la récente explosion d’un dépôt de munitions dans la région de Krasnoïarsk, un nouveau drame a endeuillé les forces armées russes, ce 8 août.

Ainsi, la base de Nyonoksa, située dans l’oblast d’Arkhangelsk [Grand Nord], a été secouée par l’explosion d’un « moteur-fusée à ergols liquides » lors d’un essai. « Six représentants du ministère de la Défense et du fabricant ont subi des blessures de gravité variable. Deux spécialistes sont décédés des suites de blessures. Toutes les victimes ont été transportées à l’hôpital et ont reçu une assistance médicale », a précisé le ministère russe de la Défense, qui s’est aussi empressé de souligner que cet accident n’avait pas provoqué de « contamination radioactive. »

« Les niveaux [de radioactivité] sont normaux », a-t-il en effet assuré. Or, cette référence à la radioactivité paraît bien curieuse.

En effet, dans un moteur de fusée à ergols liquides, le combustible et le comburant sont contenus à l’état liquide et à basse pression, dans deux réservoirs séparés. À l’allumage, ils montent en pression avant d’être injectés dans une chambre de combustion. La réaction chimique qui s’ensuit produit une grosse quantité de gaz à hautes température et pression. Gaz qui passent ensuite par une tuyère d’où ils sont éjectés après avoir pris de la vitesse [2.000 m/s]. Et il n’y a pas d’émission de particules radioactives durant ce processus.

Cela étant, la Russie développe un missile de croisière qui, appelé « Burevestnik » [encore surnommé le « Tomahawk russe » ou « SSC-X-9 Skyfall » par l’Otan, nldr], serait à propulsion… nucléaire [et aurait donc théoriquement une portée « illimitée »]. Cet engin aurait « partiellement » réussi un essai en janvier dernier, selon The Diplomat.

Or, son mode de propulsion émet des particules radioactives. Ce qui pourrait expliquer l’empressement du ministère russe de la Défense à préciser que l’explosion du moteur en question n’a pas provoqué de « contamination radioactive ».

Seulement, la mairie de Severodinvsk, proche du lieu de l’accident, a indiqué que ses capteurs avaient « enregistré une brève hausse de la radioactivité. » Et d’assurer, par la suite, que cette « radioactivité était revenue à la normale ». Toujours selon cette source, et sachant que la limite règlementaire d’exposition est de 0,6 microsievert par heure, les doses n’excédaient pas 0,11 microsievert par heure à 14H00 locales, soit un peu plus de deux heures après l’explosion.

« Toutes les actions nécessaires ont été prises, le système de santé est prêt à apporter de l’aide aux blessés s’ils se déclarent », a ensuite fait savoir une porte-parole de la région d’Arkhangelsk.

La base où s’est produit l’accident abrite un centre où sont testés les missiles destinés aux sous-marins des forces navales russes. Elle est située à Sopka, à environ 2 km au nord de Nyonoksa.

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