Le Royaume-Uni va se joindre aux États-Unis pour une « mission de sécurité maritime » dans le Golfe persique

Après la saisie par l’Iran du pétrolier Stena Impero, enregistré au Royaume-Uni, Jeremy Hunt, alors ministre britannique des Affaires étrangères, avait proposé de mettre en place une mission navale européenne qui aurait été chargée d’assurer la sécurité maritime dans le détroit d’Ormuz. Et il n’était alors pas question d’une participation à la coalition internationale voulué par les États-Unis, étant donné la différence d’approche des Européens sur le dossier du nucléaire iranien.

La proposition britannique fut bien accueillie par ses homologues français et allemand, à savoir Jean-Yves Le Drian et Heiko Maas. Seulement, l’arrivée de Boris Johnson au 10 Downing Street, où il a succédé à Theresa May, a changé la donne, avec la nomination de Dominic Raab – un « brexiter » pur et dur – à la tête du Foreign Office, en remplacement de M. Hunt.

Dans le même temps, les hésitations de la coalition gouvernementale allemande au sujet de la nécessité de garantir la liberté de navigation dans le détroit d’Ormuz et la position française, consistant à ne pas y déployer de moyens supplémentaires, ont peut être eu raison de cette mission navale européenne souhaitée par Jeremy Hunt…

En effet, ce 5 août, Londres a finalement annoncé son intention de se joindre à la coalition proposée par Washington.

« Le Royaume-Uni est déterminé à protéger ses navires […]. C’est pourquoi nous avons rejoint la nouvelle mission de sécurité maritime dans le Golfe », a annoncé Ben Wallace, le nouveau ministre britannique de la Défense. « Le déploiement des moyens de la Royal Navy est un signe de notre engagement envers nos navires battant pavillon britannique et nous sommes impatients de collaborer avec les États-Unis et d’autres pays afin de trouver une solution internationale aux problèmes du détroit d’Ormuz », a-t-il ajouté.

Le destroyer HMS Duncan et la frégate HMS Montrose ont été envoyés par la Royal Navy dans les environs du détroit d’Ormuz.

De son côté, le chef du Foreign Office a assuré que cette décision ne marquait pas un « un changement d’approche vis-à-vis de l’Iran et que la Grande-Bretagne restait déterminée à maintenir l’accord sur le nucléaire conclu en 2015 avec Téhéran en échange d’un allégement des sanctions. »

Par ailleurs, l’Australie a dit examiner une demande des États-Unis pour rejoindre cette mission de protection concernant le détroit d’Ormuz.

« Nous sommes profondément préoccupés par les tensions accrues dans la région et nous condamnons fermement les attaques contre les navires dans le Golfe. La demande des États-Unis est sérieuse et complexe, c’est pourquoi nous l’examinons avec sérieux. En fin de compte, comme toujours, nous déciderons de ce qui est dans nos intérêts souverains », a explimé Marise Payne, la ministre australienne des Affaires étrangères.

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