L’US Navy évalue un drone aérien tactique embarqué aux capacités étonnantes

Les contraintes à bord d’un navire de surface font que les choix en matière de drones aériens embarqués se limitent généralement à des appareils de type hélicoptère, comme le MQ-8 Fire Scout de Northrop-Grumman, le Camcopter S-100 de l’autrichien Schiebel ou encore le Système de Drone Aérien pour la Marine [SDAM], basé sur le Cabri G2/VSR-700. Ou alors, il faut imaginer des systèmes de récupération pour les engins à voilure fixe.

Une autre solution est de reprendre le principe des Tail-Sitters, qui fut en vogue dans les années 1950, avant d’être abandonné. Le programme TERN [Tactically Exploited Reconnaissance Node], qui vise doter les navires de surface de l’US Navy, de même que le projet MUX de l’US Marin Corps, s’en inspirent.

Mais dans ce domaine, l’entreprise texane Martin UAV a pris de l’avance avec son drone VTOL [Vertical Take-off and Landing aircraft / aéronef à décollage et atterrissage vertical] V-BAT. À telle enseigne que l’US Navy est en train de l’évaluer à bord de l’USNS Spearhead, un navire de transport à grande vitesse de type catamaran.

Ce bâtiment a « navigué dans l’océan Atlantique, au large de Key West [Floride] pour mener des expériences avec différents systèmes aériens et sous-marins sans pilote, dont les drones V-BAT et Scan Eagle ainsi que véhicule sous marin Knifefish [destiné à la lutte anti-mines, ndlr] », a indiqué l’US Navy, via un communiqué.

« Vous seriez surpris de voir à quel point les choses sont difficiles quand elles sont dans un environnement maritime, par opposition aux tests sur terre », a commenté Christopher Heagney, conseiller scientifique auprès de la 4e flotte de l’US Navy, qui relève de l’US Southern Command. « Nous avions une liste assez précise de tâches à accomplir et nous avons atteint le but recherché », a-t-il ajouté.

Ayant la forme d’un cigare et étant de dimension assez réduites, le V-BAT tient dans un boîtier, ce qui permet de le transporter facilement. Il faut environ six minutes pour l’en sortir et lui assembler ses deux ailes [droites]. Il suffit ensuite de lui télécharger les plans de vol depuis une station de contrôle. Et il fait le reste… C’est à dire qu’il peut décoller et voler de façon autonome, grâce à un rotor installé à sa base. L’un de ses points forts est qu’il n’a pas besoin de système de récupération.

Niveau performances, et grâce à un moteur à deux temps de 183 cm3, le V-BAT peut voler à la vitesse maximale de 90 noeuds, à l’altitude de 15.000 pieds, pour une portée de 560 kilomètres. Son autonomie est d’environ 8 heures. Sa charge utile est d’un peu moins de [8] 4 kg, ce qui lui permet d’emporter soit des capteurs multispectraux, un radar, des moyens de communication ou encore des moyens de guerre électronique.

Ce drone « offre une détection et une surveillance améliorées à l’appui des missions de lutte contre les stupéfiants dans les Caraïbes et le Pacifique oriental », a expliqué l’US Navy.

Le V-BAT n’intéresse pas seulement la marine américaine. L’US Army en a commandé deux exemplaires afin de conduire une évaluation en vue du remplacement, à terme, de ses drones tactiques RQ-7 Shadow.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]