La Russie et l’Iran vont organiser un exercice naval conjoint dans le détroit d’Ormuz

Alors que la tension ne cesse de monter dans le stratégique détroit d’Ormuz, qui donne accès aux eaux du Golfe arabo-persique depuis la mer d’Oman, le chef d’état-major de la marine iranienne, l’amiral Hossein Khanzadi, a annoncé, ce 30 juillet, que l’Iran et la Russie venaient de signer un « protocole d’accord » en matière de coopération militaire.

« L’état-major des forces armées iraniennes et le ministère russe de la Défense ont signé un mémorandum d’accord dans le but de resserrer leurs liens bilatéraux », a en effet affirmé l’amiral Khanzadi, cité par l’agence Mehr.

A priori, ce document a été signé en marge des célébrations du Jour de la Marine, organisées le 27 juillet à Saint-Petersbourg.

« C’est le premier protocole d’accord de ce type, et il peut être considéré comme un tournant dans les relations de Téhéran avec Moscou en matière de défense », a souligné le chef de la marine iranienne.

Selon ce dernier, cet accord prévoit l’organisation « prochaine » d’un exercice naval conjoint « dans la partie nord de l’océan Indien, y compris dans le détroit d’Ormuz. »

« Nous espérons pouvoir l’organiser d’ici à la fin de l’année », a précisé l’amiral Khanzadi. « Des réunions de coordination et de planification [relatives à cet exercice] entre Téhéran et Moscou débuteront prochainement », a-t-il ajouté.

Cela étant, ce ne sera pas la première fois que les forces navales russes et iraniennes conduiront des manoeuvres communes : cela a déjà été notamment le cas en 2015 et en 2017… mais dans la mer Caspienne. Et, début janvier, l’amiral Khanzadi avait indiqué, sans donner de précisions, que d’autres allaient être organisées dans un « proche avenir ».

D’ailleurs, il serait aussi question, selon l’amiral, d’un renforcement de la coopération en matière de défense dans la mer Caspienne » entre Téhéran et Moscou.

La Russie est un partenaire de premier plan de l’Iran. Ainsi, Téhéran bénéficie de la coopération de Moscou pour son programme nucléaire civil [notamment pour la construction des réacteurs 2 et 3 de la centrale de Bouchehr].

Au niveau militaire, les autorités russes ont débloqué la livraison de systèmes de défense aérienne S-300 aux forces iraniennes, ce contrat ayant été suspendu jusqu’à la signature de l’accord de Vienne, lequel vise à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Enfin, Moscou et Téhéran soutiennent le régime de Bachar el-Assad en Syrie.

Quoi qu’il en soit, il risque y avoir prochainement beaucoup de monde dans le détroit d’Ormuz… théâtre, ces dernière semaines de plusieurs incidents, dont le sabotage de six pétroliers et l’arraisonnement, par l’Iran, de deux autres, dont un battant pavillon britannique.

Une mission navale européenne visant à y garantir la liberté de navigation est évoquée… Et la création d’une « coalition » a été proposée par les États-Unis. La Corée du Sud serait prête à la rejoindre. « Il est évident que nous devons protéger nos navires qui traversent le détroit d’Ormuz, non ? Nous étudions donc différentes possibilités », a en effet récemment indiqué Ro Jae-cheon, le porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense.

Photo : Alex Hicks, Wikimedia Commons

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