Les forces américaines font leur retour en Arabie Saoudite

Déployées en Arabie Saoudite dans le cadre de l’opération Desert Shield, lancée en 1990 après l’invasion du Koweït par l’Irak, les forces américaines quittèrent le royaume saoudien après le renversement du régime de Saddam Hussein, en 2003 et des tensions entre Washington et Riyad suite aux attentats du 11 septembre 2001.

Ces treize années de présence avait notamment été marquées, en 1996, par l’attentat contre les tours tours de Khobar, qui fit 19 tués parmi le personnel de l’US Air Force. Si Oussama ben Laden, alors chef d’al-Qaïda, s’était félicité de cette attaque, la justice américaine accusa l’Iran d’en avoir été le responsable. Et, en 2015, le cerveau présumé de cet acte terroriste, Ahmed Ibrahim al-Mugassil, membre saoudien du Hezbollah al-Hijaz, fut arrêté en Arabie Saoudite.

Cela étant, et alors que les tensions vont crescendo dans le golfe arabo-persique, les forces américains vont faire leur retour en Arabie Saoudite. Pour la première fois depuis 16 ans, des unités combattants relevant de l’US Centcom, le commandement militaire pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, vont être déployées sur la base aérienne Prince Sultan, au sud de Riyad.

« Le roi Salman […] a donné son accord pour accueillir des forces américaines afin d’accroître le niveau mutuel de coopération pour défendre la sécurité de la région et sa stabilité, et garantir la paix », a ainsi indiqué l’agence saoudienne SPA, le 19 juillet.

Cet accord était dans l’air depuis plusieurs semaines, c’est à dire au moment où l’administration Trump a fait état d’une intensification des préparatifs iraniens en vue de commettre des attaques contre les intérêts américains dans la région.

A priori, les effectifs militaires américains concernés s’élèveraient à 500 militaires. Et une unité de défense aérienne dotée de batteries Patriot PAC-3 aurait déjà été déployée sur la base Prince Sultan. Cette dernière devrait être renforcée par l’arrivée d’avions de combat.

« Ce mouvement de forces constitue un moyen de dissuasion supplémentaire et garantit notre capacité à défendre nos forces et nos intérêts dans la région contre les menaces émergentes et crédibles », a expliqué l’US Centcom, avant de souligner qu’il « coopère avec les autorités du Royaume d’Arabie saoudite pour déployer les ressources américaines aux emplacements appropriés. »

Reste à voir la réaction du Congrès, où les élus sont de plus en plus critiques sur l’alliance de sécurité entre Washington et Riyad, notamment à cause de la disparition du journaliste Jamal Khashoggi et de l’intervention de la coalition sous commandement saoudien au Yémen.

Par ailleurs, ces dernière semaines, les États-Unis ont renforcé leur posture aérienne au Moyen-Orient, avec l’envoi d’avions F-35A aux Émirats arabes unis, F-22A Raptor au Qatar et B-52H.

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