La Bulgarie va creuser son déficit public pour acquérir 8 avions F-16 « Viper » auprès des États-Unis

À force de tergiverser, il y a des dossiers qui ne peuvent plus attendre. Tel est le cas de la modernisation de la force aérienne bulgare, en souffrance depuis plus de dix ans.

Très sollicitée en raison de l’activité des avions militaires russes dans la région – stratégique – de la mer Noire, l’aviation de combat bulgare voit le potentiel de ses vieux MiG-29 s’épuiser, avec, en prime, un Maintien en condition opérationnelle [MCO] de plus en plus difficile à assurer… le prestataire étant la société russe RSK MiG, et des soucis au niveau de la sécurité des vols.

Après avoir repoussé l’achat de nouveaux avions de combat à des jours meilleurs, opté pour le JAS-39 Gripen du suédois Saab puis lancé un appel d’offres, Sofia a finalement choisi le F-16V, c’est à dire la dernière version du « best seller » du constructeur américain Lockheed-Martin.

Les négociations, portant sur l’achat de 8 appareils, n’ont pas été simples… notamment en raison d’un désaccord sur le prix demandé par la partie américaine, ce dernier étant jugé beaucoup trop élevé [1,7 milliard de dollars] par Krasimir Karakachanov, le ministre bulgare de la Défense. Au point qu’il a menacé d’entamer des discussions avec Saab, finaliste malheureux de l’appel d’offres.

Finalement, un geste a été consenti sur la facture, l’ambassade des États-Unis à Sofia ayant asssuré que le prix final allait être « basé sur les besoins de la Bulgarie ». Seulement, aucune facilité de paiement de sera accordé au gouvernement bulgare, qui devra régler la note de 1,256 milliard de dollars comptant, c’est à dire d’ici septembre.

Pour cela, la solution, retenue et votée, le 19 juillet par le Parlement bulgare, passe par une hausse significative du déficit public, ce dernier devant être multiplié par quatre cette année et donc passer de 0,5 à 2,1% du PIB.

L’acquisition de ces 8 F-16V, qui sera la plus importante réalisée par la Bulgarie depuis 30 ans, est d’une « extrême importance pour la sécurité nationale, la défense collective de l’Otan et la politique de défense et de sécurité de l’UE », avait plaidé le gouvernement bulgare avant le vote des parlementaires.

Pour Sofia, cette hausse significative du déficit public sera ponctuelle, l’économie bulgare devant connaître une croissance de 3,4% en 2019 et de 3,3% en 2020, selon les prévisions. En outre, comme ce deficit restera en deçà des 3% du PIB, cette décision ne remet pas en cause le projet de la Bulgarie de rejoindre la « salle d’attente » de la zone euro.

Cela étant, d’autres programmes d’équipements devront attendre… Comme celu portant sur l’achat de patrouilleurs et de véhicules blindés.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]