L’Iran dément qu’un de ses drones a été abattu par les forces américaines

Le 18 juillet, le président Trump a annoncé qu’un drone iranien avait été abattu alors qu’il s’était approché à moins de 1.000 yards [environ 900 mètres] du navire d’assaut amphibie USS Boxer, en transit dans le détroit d’Ormuz. Ce qu’a ensuite confirmé le Pentagone, qui a parlé d’une action défensive pour éliminer une « menace » contre le bâtiment et son équipage.

Mais le chef de la Maison Blanche a également affirmé que l’approche de l’USS Boxer par ce drone iranien était « la dernière d’une série d’actions provocatrices et hostiles à l’encontre de navires opérant dans les eaux internationales. »

Selon un journaliste du Wall Street Journal présent à bord de l’USS Boxer, le passage du navire américain dans le détroit d’Ormuz a été émaillé de plusieurs incidents.

Ainsi, un hélicoptère Bell 212 de la marine iranienne, non armé, s’en est approché avant d’être chassé par un appareil MH-60R Seahawk. Puis des embarcations rapides iraniennes ont été repérées, sans conséquence. Ensuite, un navire iranien, dont le type n’a pas été précisé, aurait navigué à proximité de l’USS Boxer. Enfin, un avion de surveillance Harbin Y-12, en service au sein du Corps des gardiens de la révolution [IRCG] aurait volé non loin du bâtiment américain. L’incident du drone aura clos cet épisode.

Cela étant, les autorités iraniennes ont démenti avoir perdu un drone… avant de suggérer que les forces américaines avaient abattu l’un des leurs

« Nous n’avons aucune information sur la perte d’un drone aujourd’hui », a ainsi assuré Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie iranienne, à son arrivée à New York où il devait rencontrer Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies.

« J’ai peur que l’USS Boxer ait abattu un de leurs propres [drones] par erreur », a ensuite affirmé Abbas Araghchi, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères. « Nous n’avons perdu aucun drone dans le détroit d’Ormuz ou ailleurs », a-t-il assuré.

« En dépit des allégations délirantes et sans fondement de Trump, tous les drones [envoyés] dans le golfe Persique et le détroit d’Ormuz, y compris celui auquel pense le président américain, sont biens rentrés à leur base », a insisté, plus tard, le général Abdolfazl Shékarchi, le porte-parole des forces armées iraniennes, cité par l’agence Tasnim. « Il n’y a eu aucun rapport faisant état d’un affrontement avec l’USS Boxer », a-t-il ajouté.

Reste que les forces américaines ont par la suite précisé les moyens qu’elles ont mis en oeuvre pour abattre le drone en question. Ainsi, pour assurer sa protection, l’USS Boxer dispose de missiles surface-air RIM-116 RAM [Rolling Airframe Missile], de missiles Sea Sparrow Mark-29, de trois systèmes Phalanx CIWS, de quatre mitrailleuses Browning M2 et de 4 affûts M242 Bushmaster de 25 mm. En outre, il peut aussi compter sur l’armement de ses hélicoptères, tels le MH-60R Seahawk et l’AH-1Z Viper, lequel est en mesure de tirer des missiles air-air AIM-9 Sidewinder.

Mais ces moyens n’ont pas été utilisés contre le drone « présumé » iranien. En effet, l’US Marine Corps [USMC], et en particulier le 11th MEU [Marine Expeditionary Unit], dispose à bord de l’USS Boxer d’un nouveau système anti-drone, le LMADIS [Light Marine Air Defense Integrated System] qui, installé sur deux véhicules de type buggy, en l’occurrence des Polaris MRZR, détecte et brouille les signaux d’un appareil piloté à distance [ce système est visible à droite, sur la photo ci-dessus].

Le LMADIS utilise un radar AESA [à antenne active] RDA RPS-42 et le système de capteurs électro-optiques et infrarouges CM202 afin de surveiller le ciel et de faire la distinction entre des engins amis ou hostiles. En cas de menace, son brouilleur Modi II entre alors en action pour perturber les fréquences radio, ce qui provoque la perte de contrôle du drone. Et c’est qui est donc arrivé à l’appareil iranien, dont le type n’a pas été encore précisé.

Photos : 1/ Dalton S. Swanbeck (c) USMC 2/ et 3/ Lance Cpl Dalton Swanbeck  (c) USMC – 18 juillet 2019

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