En un an, les 3 hélicoptères CH-47D britanniques ont assuré près de 1.200 heures de vol au profit de la force Barkhane

Le dossier de presse diffusé par le Commandement des opérations spéciales [COS] à l’occasion du défilé du 14-Juillet n’a pas manqué l’occasion de souligner, à propos de la présence de 2 CH-47 Chinook britanniques, l’atout que constituent les hélicoptères lourds de transport dans les opérations modernes.

« Il transporte de nombreux commandos, très loin dans la profondeur, et peut à la fois servir pour des ravitaillements, des infiltrations et des assauts », a fait valoir le COS, qui exprime depuis maintenant longtemps la nécessité de s’en procurer.

Mais les forces spéciales ne sont pas les seules à vouloir de tels appareils… L’armée de Terre, en général, est dans le même cas. D’autant plus que l’apport des trois CH-47D Chinook déployés au Mali par la Royal Air Force afin d’appuyer la force Barkhane se révèle précieux, à en juger par le bilan de leur action que vient de livrer l’État-major des Armées [EMA].

Ainsi, depuis leur arrivé à Gao, en juillet 2018, les trois CH-47D britanniques ont effectué, au profit de Barkhane, 1.192 heures de vol [soit l’équivalent de 50 jours] pour transporter 7.052 soldats et 475 tonnes de fret à travers la bande sahélo-saharienne, où les conditions climatiques peuvent affecter leurs performances.

« Le détachement participe directement aux missions de transports logistiques et aéroterrestres des soldats de la force depuis Gao vers des sites isolés. Ces hélicoptères de transport lourds ont de très grandes capacités d’emport avec la possibilité d’acheminer plus de 4 tonnes de fret et une trentaine de soldats équipés. […] La participation directe des trois hélicoptères Chinook aux missions apporte une aide précieuse, et une contribution importante à l’effort consenti par la France dans la lutte contre les groupes armés terroristes au Sahel », a souligné l’EMA.

Cette aide britannique va durer encore puisque Londres a récemment indiqué que la mission des CH-47D de la RAF au Mali allait être prolongée en 2020.

Si le besoin d’une telle capacité est indéniable, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025 n’en pourtant pas fait une priorité, alors que, durant son élaboration, l’armée de l’Air en avait envisagé l’acquisition. Du moins selon le général Jean-Pierre Bosser, qui quittera ses fonctions de chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] le 30 juillet prochain.

« S’agissant des hélicoptères lourds, les opérations conduites en Afghanistan ont mis en évidence une lacune importante dans ce domaine. […] Il s’agit d’un choix fait lors de la construction de la Loi de programmation militaire, sur lequel nous pourrions vous fournir des clés de lecture. La question doit aussi être posée à l’armée de l’Air qui, au cours de la construction de la LPM, avait envisagé de s’équiper d’hélicoptères lourds, qui sont très coûteux et ne sont pas nécessairement compatibles avec le modèle économique d’un pays tel que la France, alors que certains de nos alliés en disposent », avait ironisé le CEMAT.

Cependant, et comme l’a indiqué aux parlementaires le général Philippe Lavigne, son chef d’état-major [CEMAA], l’armée de l’Air, qui a aussi d’autres priorités, comme le remplacement de ses hélicoptères Puma, envisage une coopération dans ce domaine avec l’Allemagne et/ou le Royaume-Uni.

« En ce qui concerne la coopération, les discussions sont en cours avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, concernant soit le Chinook, soit le CH-53. Il n’y a rien dans la LPM à ce sujet. Cette coopération pourrait prendre la forme d’une capacité à former quelques pilotes mais nous n’en sommes qu’au début de la discussion avec nos partenaires allemands et britanniques », avait en effet expliqué le CEMAA en mai dernier.

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