L’agence de recherche de la défense canadienne victime d’un vol de données sensibles

On peut prendre toutes les précautions possibles imaginables pour empêcher le vol et/ou la destruction de données informatiques sensibles. Mais une action hostile conduite de l’intérieur est pratiquement imparable. Le Centre d’étude et de recherche sur les armements canadien, qui, relevant de l’agence « Recherche et développement pour la Défense Canada » [RDDC], est spécialisé en balistique, vient sans doute d’en faire l’expérience, avec la disparition de 30.000 fichiers hautement confidentiels.

Ainsi, révèle Radio Canada, la police militaire canadienne soupçonne l’un des anciens chercheurs du centre de recherche de Valcartier d’avoir commis « un geste d’insubordination » en 2018, peu avant son départ en retraite, a priori volontaire. Ce dernier a été dénoncé par trois de ces anciens collègues plusieurs mois après, ce qui a motivé l’ouverture d’une enquête.

Selon un mandat de perquisition établi pour accéder à un lieu « hautement sécuritaire » comme peut l’être un centre de RDDC, et cité par la télévision publique canadienne, « certains fichiers auraient été copiés et supprimés, comme des photos de résultats balistiques, des vidéos de tests et essais balistiques, des modes opératoires et des documents d’achat de munitions ».

En effet, l’analyse de l’ordinateur que cet employé civil utilisait avant de quitter son poste aurait permis de découvrir des traces de « destruction non accidentelle des données du ministère de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes » et de « constater que plusieurs données auraient été transférées sur des périphériques externes. »

D’après Radio Canada, l’employé soupçonné avait notamment travaillé, en 2006/07 sur l’amélioration de la protection des véhicules blindés contre les effets de souffle.

« Ce programme sans précédent d’essais et d’expérimentation en protection de véhicules a aidé non seulement les troupes des Forces canadiennes déployées en Afghanistan, mais aussi la communauté scientifique de la défense nationale et internationale », indique le rapport annuel publié en 2007 par Recherche et développement pour la Défense Canada.

En outre, le suspect a également travaillé sur des technologies nécessaires à la mise au point d’un « missile antichar évoluant dans un régime hypersonique. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]