Pyongyang promet de répondre aux livraisons d’avions américains F-35A à la force aérienne sud-coréenne

Cela fait maintenant sept ans que l’on sait que la force aérienne sud-coréenne [RoKAF] sera dotée de 40 F-35A, c’est à dire des avions de combat américain dits de 5e génération, en remplacement de leurs anciens F-5 Tiger. Le contrat a d’ailleurs été signé en 2014, pour un montant de 6,5 milliards de dollars.

Et cela n’empêcha nullement le sommet inter-coréen de Panmunjeom, au cours duquel Séoul et Pyongyang prirent plusieurs engagements en faveur de la paix et de la coopération, ni ceux de Singapour [juin 2018] et de Hanoï [février 2019], entre les États-Unis et la Corée du Nord. Et, le mois dernier, pour la première fois de l’histoire, un président américain, Donald Trump en l’occurrence, a mis un pied sur le territoire nord-coréen, à l’occasion d’une rencontre « impromptue » avec Kim Jong-Un.

Qui plus est, en mars, les deux premiers F-35A ont été livrés par Lockheed-Martin à la RoKAF, laquelle s’attend à en recevoir dix autres exemplaires d’ici la fin de l’année 2019. Les livraisons prendront fin d’ici 2021, ce qui laisse présager une mise en service opérationnelle à cette date, au plus tôt.

Aussi, les critiques véhémentes faites ce 11 juillet par la Corée du Nord au sujet de cette commande sud-coréenne de F-35A paraissent un peu anachroniques.

Les autorités sud-coréennes sont « effrontées et pitoyables » pour « parler à voix haute de réconciliation et de coopération » entre les deux Corées alors qu’elles se procurent davantage d’armes auprès des Etats-Unis, a ainsi affirmé un responsable de l’Institut des études américaines du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, dans un communiqué publié par l’agence officielle KCNA.

Cet institut du ministère nord-coréen des Affaires étrangères sert régulièrement de canal à Pyongyang pour exprimer ses points de vie de manière indirecte.

En outre, poursuit ce responsable non identifié, Séoul « sait bien que l’arrivée des chasseurs constituerait un acte extrêmement dangereux qui provoquera une réaction de notre part ».

« Il n’y a pas de place au doute, la livraison de F-35A – qui est aussi appelé ‘arme fatale invisible’- est destinée à garantir une suprématie militaire à l’égard des pays de la région et en particulier d’ouvrir une ‘porte’ pour envahir le Nord en cas de situation d’urgence dans la péninsule coréenne », fait encore valoir ce responsable. Aussi, a-t-il ajouté, « nous n’avons pas d’autre choix que de développer et tester des armements spéciaux afin de détruire complètement les armements mortels » de la Corée du Sud. »

Cela étant, Pyongyang n’a certainement pas fini de protester contre les acquisitions militaires de Séoul. En décembre 2017, il avait été rapporté que l’état-major sud-coréen envisageait l’acquisition d’un certain nombre de F-35B, soit la version STOVL [short take-off and vertical landing / décollage court et à atterrissage vertical] pour en équiper au moins un navire d’assaut amphibie de la classe Dokdo.

Pour rappel, la Corée du Nord s’est engagée à oeuvrer en faveur de la « dénucléarisation » de la péninsule coréenne, après avoir procédé à un ultime essai d’une arme nucléaire [sans doute une bombe H] et mis au point un missile balistique intercontinental. Ces activités lui ont valu d’être sanctionnées par le Conseil de sécurité des Nations unies.

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