Général François Lecointre : « La France ne peut pas se passer d’avoir une armée digne de ce nom »

Avec des ressources financières devant s’établir à 197,8 milliards d’euros pour les cinq prochaines années et un budget annuel devant progresser de 1,7 milliard d’euros jusqu’en 2023, selon l’actuelle Loi de programmation militaire [LPM], puis sans doute encore davantage par la suite afin d’atteindre les 2% du PIB, le budget du ministère des Armées a pour le moment bénéficié d’arbitrages favorables, même si l’annulation de crédits [404 millions, ce qui a engendré quelques « décalages » au niveau de certains programmes d’équipements, ndlr] décidée en fin de gestion 2018 a donné matière à polémique.

Or, alors que, au Parlement, ce 11 juillet, le gouvernement allait présenter les grandes lignes de sa stratégie budgétaire à l’occasion du débat d’orientation sur les finances publiques [DOPF], et donc les pistes d’économies qu’il envisage, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général François Lecointre, n’a pas échappé à une question sur les moyens financiers accordés aux armées lors d’un entretien diffusé par CNEWS.

A-t-il cherché à tuer dans l’oeuf toute velléité de coup de rabot budgétaire? Ou bien a-t-il eu l’intention de couper court aux critiques de ceux qui estiment que l’État pourrait faire des économies dans les dépenses militaires, comme 28% des participants au Grand débat l’ont suggéré? Toujours est-il que le CEMA s’est montré incisif.

« La France est la France quand elle assume une part de la noblesse du monde », a commencé par dire le général Lecointre, en citant André Malraux.

« La France est un grand pays. La France est par ailleurs un pays qui doit assumer ses responsabilités dans un monde qui s’ensauvage et qui se brutalise », avec des « menaces qui sont en train de croître », a enchaîné le CEMA. Et, pour toutes ces raisons, a-t-il continué, « la France ne peut pas se passer d’avoir une armée digne de ce nom. »

« L’engagement fort […] du président Macron a été de reconstruire, de rebâtir une armée moderne et puissante après des années et des années de disette et de contraintes sur ses ressources, parce que les politiques précédents avaient estimé que le danger n’était plus là ou qu’il était moindre », a ensuite rappelé le général Lecointre.

« Il y a une prise de conscience très claire de ce que le danger est là. Terroriste bien sûr, mais aussi général, avec le réarmement de la planète et le danger de conflits régionaux importants. Et il est donc indispensable pour protéger nos intérêts et défendre les Français que l’on ait une armée reconstruite », a conclu le CEMA.

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