Les Émirats arabes unis ont réduit leur présence militaire au Yémen

Alors que les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l’Iran, multiplient les envois de drones contre des aéroports et des autres infrastructures en Arabie Saoudite, la coalition dirigée par Riyad et qui intervient au Yémen pour soutenir les troupes du président [reconnu] Abdrabbo Mansour Hadi, ont indiqué, le 8 juillet, avoir déjoué une attaque contre un navire marchand en mer Rouge, près du détroit stratégique de Bab el-Mandeb.

« Les forces navales de la coalition ont pu contrer [une attaque] de milice Houthi visant un navire marchand dans le sud de la mer Rouge au moyen d’un bateau piégé et sans équipage. […] Elles ont repéré le bateau […] puis l’ont intercepté et détruit », a ainsi expliqué un porte-parole de la coalition.

Le lendemain, et malgré ces attaques récurrentes de la rébellion Houthis au-delà du Yémen, les Émirats arabes unis ont annoncé une réduction de leur implication au sein de la coalition.

« Nous avons un certain nombre de troupes qui sont réduites pour des raisons stratégiques à Hodeida et pour des raisons tactiques » dans d’autres parties du Yémen, a affirmé un haut responsable émirati, dont les propos ont été rapportés par l’AFP. « Cela a à voir essentiellement avec le fait de passer d’une stratégie militaire prioritaire à une stratégie de paix prioritaire », a-t-il continué, avant de réaffirmé l’engagement de son pays au sein de la coalition.

« Ce n’est pas vraiment une décision de dernière minute. Cela fait partie d’un processus, et bien entendu d’un processus au sein de la coalition qui a fait l’objet d’amples discussions avec nos partenaire », a-t-il encore ajouté.

Selon un responsable yéménite, cité par l’AFP, les troupes émiraties auraient évacué la base de Khokha [à 130 km au sud du port de Hodeida] ainsi que le poste militaire de Sarwah, dans le province de Marib, où des batteries de défense aérienne Patriot auraient également été retirées. En revanche, elles continuent de prendre part aux opérations le long de la côte occidentale du Yémen.

Après quatre années d’intervention sous commandement saoudien, la situation militaire au Yémen a peu évolué : la rébellion contrôle toujours de vastes parties du pays, notamment à l’ouest et au nord, dont la capitale, Sanaa. Et l’accord relatif au port de Hodeida, conclu en décembre 2018 sous l’égide des Nations unies, en Suède, n’a été que partiellement appliqué. Dans le même temps, ce conflit a provoqué une catastrophe humanitaire [la pire au monde, selon l’ONU, ndlr] dont les civils sont les premières victimes. Et les « bavures » de la coalition [et des Houthis], considérées par certains comme des crimes de guerre, nourrissent la polémique, en particulier sur les ventes d’armes.

Sur ce point, les critiques visent essentiellement l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis étant relativement épargnés. Cela étant, aux États-Unis, le Congrès est de plus en plus critique à l’égard des ventes d’armes à Abu Dhabi, qui cherche à se démarquer de Riyad, comme cela été le cas après les attaques de pétrolier près du détroit d’Ormuz, le mois dernier.

En effet, si l’Arabie Saoudite a ouvertement accusé l’Iran d’être derrière ces attaques [s’alignant ainsi sur la position américaine et britannique], les Émirats ont adopté un ton plus mesuré, en affirmant qu’il était encore « prématuré [de les] imputer à un pays en particulier. »

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