La SNCF dément l’abandon d’un train militaire par son conducteur à Libourne

Il aura suffi d’un article de Sud-Ouest au sujet d’un convoi transportant des véhicules du 31e Régiment du Génie [RG] « abandonné », le 4 juillet, en gare de Libourne, pour susciter une vague de commentaires caustiques sur les réseaux sociaux. En cause? Le conducteur du train, qui, estimant qu’il allait dépasser son temps de travail, aurait quitté son poste, laissant le matériel militaire sans surveillance, sur la voie n°5. Puis, il a été affirmé que ledit train avait été affreté par une société privée qui avait acheté un « sillon », c’est à dire un droit de passage sur une voie.

Passé le brouhaha suscité par cet article, par ailleurs abondamment repris par la presse, la SNCF a donné sa version des faits à France3 Aquitaine et à Libération… Car contrairement à ce qui a pu être dit, elle ne pouvait être que le seul prestataire en mesure de transporter du fret militaire [le ministère des Armées et la SNCF sont liés par un contrat, régulièrement renouvelé, ndlr].

Premier point : il est exact que le conducteur a arrêté le train à Libourne et non à Hourcade [Bègles] comme il était prévu parce qu’il était sur le point de dépasser son quota d’heures… réglementaires et légales.

Comme l’explique un responsable de la SNCF à Libération, la journée maximale d’un conducteur de train est de 8 heures de travail sans coupure. Le chargement des véhicules du 31e RG, depuis le dépôt du matériel de l’armée de Terre implanté à Vayres, ayant pris du retard, le cheminot avait donc prévenu que son quota d’heures allait être dépassé.

« Le conducteur, qui s’est arrêté à Libourne dans l’après-midi, aurait pu dépasser son amplitude horaire légale qu’en cas de cause accidentelle comme cela arrive parfois sur les trains de voyageurs. Ce n’était pas le cas », a assuré la SCNF auprès de France3 Aquitaine.

« Le conducteur avait au préalable informé son PC du dépassement horaire, demandé de pouvoir arrêter le train sur une voie en gare de Libourne pour être remplacé, et reçu l’autorisation de le faire. L’armée a été avisée de cet arrêt », a confirmé un responsable de la compagnie ferroviaire dans les colonnes de Libération.

Un autre conducteur a donc été envoyé à Libourne pour prendre en compte le convoi militaire. En attendant son arrivée, « une équipe de la police ferroviaire et de la gendarmerie a été envoyée sur place », a ensuite affirmé ce responsable. Cependant, il est vrai que la rame a été sans surveillance pendant un court moment. « Il est accepté qu’un train s’arrête dans une gare, et qu’il soit sans surveillance un certain temps », a-t-il expliqué.

Le ministère des Armées a confirmé cette version, en assurant avoit été prévenu « contractuellement » par la SNCF de la situation à Libourne. Et il a également affirmé que le convoi « n’est pas resté très longtemps sans sécurisation. » Qui plus est, les règles en la matière ne sont pas aussi strictes que quand il s’agit d’un transport de matériel de catégorie 1, c’est à dire des armes.

Finalement, le train en question est arrivé à Hourcarde à 20 heures, avant de repartir, comme prévu, vers Brétigny-sur-Orge le lendemain.

Photo : Défense sud-est /archive

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