Les forces irakiennes ont lancé l’opération « Volonté de vaincre » pour sécuriser la frontière avec la Syrie

En décembre 2017, le Premier ministre irakien, qui était alors Haider al-Abadi, proclama la défaite de l’État islamique [EI ou Daesh] en Irak. Seulement, l’organisation jihadiste avait anticipé ses déboires militaires en renouant avec la clandestinité et la guérilla [attentats, pose d’engins explosifs improvisés, embuscades, etc].

Aussi, depuis, les forces irakiennes ont planifié plusieurs opérations pour « nettoyer » certains secteurs de la présence de cellules dormantes terroristes.

Tel a été le cas en septembre 2018, dans les provinces d’al-Anbar, de Salaheddine et de Ninive, avec l’objectif de sécuriser la frontière partagée avec la Syrie, où, à l’époque, l’EI tentait de conserver ses ultimes positions face aux opérations des Forces démocratiques syriennes [FDS, alliance arabo-kurde] et de la coalition dirigée par les États-Unis. D’autres opérations du même genre ont ensuite suivi.

Seulement, comme Sisyphe poussait sa pierre au sommet d’une montagne d’où elle finissait toujours par retomber, les forces de sécurité irakienne doivent régulièrement planifier de nouvelles opérations pour empêcher Daesh de nuire à nouveau.

Un rapport des Nations unies sur l’EI expliquait, en février dernier, que la menace persistante en Irak venait à la fois d’éléments « résiduels locaux » de l’organisation terroriste et de « combattants traversants la frontière depuis la Syrie pour chercher refuge dans les zones désertiques d’Anbar et de Ninive. » Et d’ajouter que l’objectif des 3.000 jihadistes [estimation basse] en Irak est de « fragiliser l’autorité du gouvernement, de créer un climat d’anarchie et de saboter la réconciliation. »

Par conséquent, la priorité de Bagdad est d’empêcher l’arrivée de jihadistes depuis la Syrie. D’où le lancement, le 7 juillet, d’une nouvelle opération qui, appelée « Volonté de vaincre », doit permettre, une fois de plus, de « nettoyer » le désert frontalier avec le territoire syrien, c’est à dire un territoire à cheval entre les provinces de Salaheddine, Ninive et Al-Anbar.

« Nous annonçons le lancement de l’opération militaire « Volonté de vaincre » ce matin, le 7 juillet 2019, pour vaincre les cellules dormantes de l’État islamique dans les environs de Salaheddine, Mossoul et Anbar à la frontière irako-syrienne », a en effet indiqué le général Abdul Ameer Rasheed Yarallah, le chef adjoint des opérations conjointes irakiennes, via un communiqué.

Selon ce texte, les forces paramilitaires du Hach al-Chaabi, des groupes tribaux, récemment armés pour qu’ils puissent se défendre en cas d’attaque, et des avions de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis prennent part à cette opération.

Cela étant, alors que les États-Unis et l’Iran sont à couteaux tirés, l’état-major de l’opération Inherent Resolve [nom de la coalition, ndlr], n’a pas confirmé sa participation à cette opération. Participation qui semblerait curieuse – notamment pour les forces américaines – en raison de la présence du Hach al-Chaabi, lequel est dominé par les milices chiites, dont certaines sont inféodées à Téhéran.

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