La Roumanie confirme le choix de Naval Group et de SNC pour la livraison de quatre corvettes

L’appel d’offres lancé par la Roumanie afin d’acquérir quatre corvettes pour les besoins de ses forces navales aura été un peu mouvementé… En janvier, dans un contexte politique tendu, il avait été suspendu à cause de « soupçons d’irrégularités » susceptibles de présenter un « risque pour l’intérêt nationale de sécurité », ce qui valut la saisine du parquet militaire pour vérifier s’ils étaient ou non fondés.

Les concurrents en lice, à savoir le français Naval Group, l’italien Fincantieri et le néerlandais Damen, durent s’armer de patience pour connaître le nom du vainqueur.

Puis, et alors que tout laissait croire que ce marché allait être attribué à Naval Group et à son partenaire roumain Santierul Naval Constanta [SNC], Fincantieri, qui venait pourtant de signer un accord pour créer une co-entreprise avec le constructeur naval français, déposa un recours auprès du Conseil national pour le règlement des plaintes pour contester la procédure.

Finalement, cette tentative n’aura pas abouti. En effet, ce 3 juillet, le ministère roumain de la Défense a annoncé qu’il retiendrait Naval Group et SNC pour lui fournir non seulement quatre corvettes Gowind mais aussi pour moderniser les frégates de type 22 « Regele Ferdinand » [ex-HMS Coventry] et « Regina Maria » [ex-HMS London], dont la conception remonte aux années 1980. Il est aussi question de la création « d’un centre de maintenance et d’un centre de formation. Et le tout pour 1,2 milliard d’euros.

« Avec ce programme, la Roumanie bénéficiera de toute l’expérience de Naval Group et du design Gowind […]. La plate-forme et son système de combat, y compris le système de management de combat [CMS] Setis, offrent un ensemble complet de capacités de dernière génération, aux standards Otan et combat-proven, pour la lutte anti-surface, la lutte anti-sous-marine et la lutte anti-aérienne [AAW] », a fait valoir le constructeur naval français.

Les navires qu’entend commander la marine roumaine seront dotés de sonars de coque et remorqués Thales. Ils seront aussi armés par des missiles MICA-VL et Exocet de MBDA.

« La Gowind est la solution idéale pour permettre à la Roumanie, membre majeur de l’Otan en mer Noire, de conduire ses missions stratégiques et renforcer les capacités européennes de défense », a-t-il insisté.

Via un communiqué publié pour saluer le choix de Bucarest, qui « démontre […] sa volonté de renforcer l’Europe de la Défense et d’en développer la base industrielle et technologique de défense, en se tournant vers ses partenaires de l’Union européenne », le ministère des Armées souligne que cette commande aura « un impact économique positif pour les chantiers navals et leurs sous-traitants concernés » et que « 400 emplois seront ainsi consolidés sur les sites de Naval Group dans les cinq prochaines années. »

Dans les détails, les principaux équipements des navires seront « approvisionnés depuis les sites Naval Group de Lorient et Toulon-Ollioules », avec une « large place aux partenariats locaux. » Ainsi, explique le ministère des Armées, « la reprise des études de conception détaillée nécessaire aux spécificités roumaines se fera en coopération avec le bureau d’études Icepronav », « le système de communication sera produit par la société Interactive au titre d’un transfert de savoir-faire » et la « construction des plates-formes et l’assemblage final seront réalisés en transfert de technologie au chantier SNC de Constanta. »

Depuis le début de cette année, Naval Group a vendu 22 navires, dont 12 chasseurs de mines à la Belgique et aux Pays-Bas, quatre patrouilleurs à l’Argentine [dont L’Adroit] et deux corvettes aux Émirats arabes unis. « Il s’agit d’un record historique, à comparer aux 22 navires précédemment vendus en trente ans par la France », n’a pas manqué de souligné le ministère des Armées.

Photo : Naval Group

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