Le F-22A Raptor de l’US Air Force fait son retour au Moyen-Orient

Ces dernières années, les avions de supériorité aérienne de 5e génération F-22A Raptor avaient été déployés par l’US Air Force de façon quasi-permanente au Moyen Orient, plus précisément à al-Dhafra, aux Émirats arabes unis. Puis, à l’automne dernier, ces appareils furent remplacés par des F-15C habituellement basé à Lakenheath, au Royaume-Uni. En outre, des bombardiers B-1 Lancer furent renvoyés aux États-Unis sans attendre d’être relevés par d’autres appareils du même genre.

Plus tard, l’US Air Force annonca l’envoi d’avions F-35A aux Émirats arabes unis. Puis, faisant état d’une menace iranienne contre les intérêts américains au Moyen-Orient, le Pentagone décida de déployer un groupe aéronaval [l’USS Abraham Lincoln, ndlr] dans les eaux du golfe arabo-persique [GAP], quatre bombardiers B-52H Stratofortress, le navire d’assaut amphibie USS Arlington et une batterie de défense aérienne Patriot.

Puis, entre l’attaque, en deux fois, de six pétroliers naviguant à proximité du détroit d’Ormuz et l’affaire du drone HALE [Haute Altitude Longue Endurance] RQ-4 BAMS-D de l’US Navy abattu par le Corps des gardiens de la révolution iranien [IRCG], Patrick Shanahan annonça le déploiement d’un millier de militaires supplémentaires au Moyen-Orient, juste avant de remettre les clefs de son bureau de chef du Pentagone à Mark Esper.

Entre les annonces de nouveaux déploiements et les rotations normales des unités déployés sous l’égide de l’US Centcom, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, il est parfois compliqué de s’y retrouver…

En tout cas, le 24 juin, l’US Navy a annoncé le déploiement d’un Amphibious Ready Group [ARG], comprenant les navires USS Boxer, USS John P. Murtha et USS Harpers Ferry.

Puis, quatre jours plus tard, l’US Air Force a fait savoir qu’elle venait de déployer, pour la première fois, des F-22A Raptor au Qatar, pays qui entretient de bonnes relations avec l’Iran. Et d’asssurer que que ce déploiement vise à « défendre les forces et intérêts américains dans la zone de responsabilité de l’US CENTCOM. »

Le nombre d’appareils concernés n’a pas été précisé. Mais les données fournis par les sites spécialisés dans le suivi des mouvements aériens indiquent que 9 F-22A Raptor [indicatif « Tabor » sont arrivés à al-Udeid, au Qatar, après une escale à Moron [Espagne]. Ils ont été accompagnés par cinq avions ravitailleurs, dont quatre KC-10 et 1 KC-135.

A priori, 12 F-22A Raptor doivent être déployés au Qatar. En effet, 3 d’entre-eux n’ont pas redecollé de Moron à l’issue de leur escale, note The Aviationist. Sans doute ont-ils été victimes d’un problème technique…

Pour rappel, avion de supériorité aérienne de 5e génération conçu par Lockheed-Martin, le F-22 Raptor affiche des performances qui restent confidentielles pour l’essentiel. On sait que, grâce à sa furtivité, il est en mesure d’abattre simultanément plusieurs cibles au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range] sans être, théoriquement, détecté par radars adverses. Et qu’il possède aussi des capacités de frappes au sol.

Cela étant, après la perte du drone HALE de l’US Navy, le président Trump a été sur le point de donner son feu vert à des frappes aérienne contre les Gardiens de la révolution… avant de se raviser. À la place, les forces américaines auraient lancé des cyberattaques contre les réseaux informatiques iraniens. Puis, la Maison Blanche a donné le sentiment de vouloir calmer le jeu en assurant que la porte restait ouverte pour des négociations avec l’Iran.

Seulement, les autorités iraniennes ont rejeté cette offre en accusant Washington de « mentir » sur ses intentions. Ce que M. Trump a pris pour une insulte.

« La déclaration particulièrement insultante de Téhéran (qui) témoigne de son ignorance, publiée aujourd’hui, démontre simplement qu’ils ne comprennent pas quelle est la réalité », a réagi le chef de la Maison Blanche. « Toute action de l’Iran visant n’importe quel [intérêt] américain déclenchera une réponse d’une force puissante et écrasante.Dans certains domaines, écrasante signifiera annihilation « , a-t-il ensuite prévenu.

Les responsables iraniens « ne comprennent que « la force et le pouvoir, et les États-Unis ont de loin l’armée la plus puissante au monde », a encore insisté M. Trump, avant d’estimer que « la merveilleuse population iranienne souffre, et pour aucune raison » car leur « dirigeants dépensent tout leur argent dans la terreur et peu pour tout le reste. »

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