Les forces de sécurité tunisiennes visées par deux attaques terroristes à Tunis


Ce 26 juin, en fin de matinée, les forces de sécurités tunisiennes ont une nouvelle fois été la cible d’attaques terroristes à Tunis.

Ainsi, en fin de matinée, la ville a été secouée par une première explosion, survenue à proximité d’un véhicule de police qui patrouillait entre la rue Charles de Gaulle et la très touristique avenue Habib Bourguiba, où est située l’ambassade de France à Tunis ainsi que le ministère tunisien de l’Intérieur. A priori, un terroriste aurait actionné la ceinture d’explosifs qu’il portait sur lui.

Selon le porte-parole de la police municipale, Montasser Belleh Berbioui, cette attaque a tué un agent et fait plusieurs blessés, dont des civils.

Quasiment au même moment, le complexe de la Garde nationale a également été visé par un attentat suicide.

« À 11H00 [10H00 GMT], une personne s’est faite sauter devant la porte arrière » du complexe de Gorjani, où sont rassemblés des services de la Garde nationale et de la police judiciaire », a indiqué Sofiène Zaaq, un porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur, rapporte l’AFP. Le bilan, provisoire, est de quatre blessés parmi les forces de l’ordre.

Ces deux attaques surviennent après l’attentat suicide qui, commis par une femme à hauteur de l’avenue Bourguiba contre une patrouille de police, fit une vingtaine de blessés. L’enquête menée par la suite permit d’établir que la terroriste, âgé de 30 ans, était une chômeuse titulaire d’un diplôme d’anglais des affaires, issue d’une famille modeste habitant la localité de Zorda. L’explosif qu’elle avait déclenché au passage des policiers était « artisanal. »

Comme l’attaque de Sousse [26 juin 2015], qui visa un complexe hôtelier fréquenté par une clientèle occidentale, ces deux attentats ont été commis peu avant la période des vacances estivales, laquelle est cruciale pour la Tunisie, pour qui le tourisme est l’un des secteurs économiques les plus importants.

Cela étant, les forces de sécurité tunisiennes font régulièrement l’objet d’attaques terroristes. Deux organisations jihadistes sont actives dans le pays : l’État islamique [EI], qui a revendiqué les attentats commis en 2015 et 2016 et dont les ressortissants tunisiens constituent le plus important de ses contingents, et la brigade Oqba Ibn Nafaa, liée à al-Qaïda au Maghreb islamique [AQMI].

En janvier 2018, les autorités tunisiennes pensèrent avoir porté un coup sévère à la brigade Oqba Ibn Nafaa, après le succès d’une opération antiterroriste menée au mont Sammama. En effet, deux importants cadres jihadistes avaient été tués : Bilel Kobi, recherché en Algérie depuis 1993, et Hamza Al-Nimr [alias Béchir Ben Néji].

Pour autant, cela ne mit pas un terme aux activités de la brigade Oqba Ibn Nafaa puisqu’elle revendiqua, en juillet 2018, une attaque ayant fait six tués parmi Garde nationale tunisienne, dans la région de Jendouba, à 190 km de Tunis.

Photo : Garde nationale tunisienne [archive]

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