La frégate de surveillance Ventôse intercepte 400 kg de cocaïne en mer des Caraïbes

La région des Caraïbes est une plaque tournante du trafic de produits stupéfiants en provenance de la Colombie et du Venezuela : il est en effet estimé qu’un peu plus de 100 tonnes de cocaïne y transiteraient chaque année.

Ce qui fait que certaines organisations non-étatiques s’y intéressent dans la mesure où cela leur procure une source de revenus supplémentaires. Tel est ainsi le cas du Hezbollah, la milice chiite libanaise soutenue par l’Iran.

Ex-chef du renseignement vénézuélien [SEBIN] et désormais réfugié aux États-Unis après avoir rompu avec le régime du président Maduro, le général Cristopher Figuera, a ainsi confirmé la présence de cellules du Hezbollah au Venezuela, dans un entretien donné au Washington Post. Ainsi, a-t-il dit, la milice libanaise ménerait des opérations à Maracay, Nueva Esparta et Caracas, « apparemment axées sur des activités illégales pour financer des opérations au Moyen-Orient ». Et d’ajouter : « J’ai réalisé que les affaires de narco-trafic et de guérilla ne devaient pas être touchées. »

D’où l’importance, au-delà des aspects sanitaires et sécuritaires, de lutter contre le narco-trafic. Et c’est ce que vient de faire la frégate de surveillance « Ventôse« , au large de la Dominique, en mer des Caraïbes.

Dans la nuit du 26 au 27 mai, lors d’un vol de reconnaissance, l’hélicoptère Panther de la frégate française a ainsi repéré une embarcation de type Go fast non loin d’une tapouille.

S’engage alors une course poursuite d’une heure, les deux occupants de l’embarcation suspecte ayant refusé de répondre aux injonctions des marins français, tout en cherchant à se débarrasser de leur cargaison subitement devenue bien encombrante.

Puis, après des sommations et, surtout, des tirs d’avertissement depuis le Panther, le Go fast finit par se mettre en panne, avant d’être immédiatement abordé par l’équipe de visite de la frégate Ventôse.

Au total, les marins français ont saisis 15 ballots de drogue, dont 13 repêchés et deux autres restés à bord du Go fast. Soit l’équivalent de 416 kg de cocaïne. La cargaison, l’embarcation rapide et les deux narco-trafiquants de nationalité dominiquaise ont été remis à l’antenne Caraïbes de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants [OCRTIS].

Mis en garde à vue à Fort-de-France, les trafiquants ont été mis en examen le 29 mai notamment pour « importation, exportation de stupéfiants en bande organisée », « association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes et délits » et « contrebande en bande organisée de marchandises prohibées dangereuses pour la santé. » Placés en détention provisoire, ils risquent jusqu’à 30 ans de prison.

Mais selon l’État-major des armées [EMA], cette prise pourrait en annoncer d’autres. « Les éléments interceptés en mer permettent d’ores et déjà aux enquêteurs de l’OCRTIS Caraïbe de poursuivre leurs investigations, dans un cadre régional, pour démanteler les organisations criminelles », a-t-il précisé.

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