Le soutien logistique des avions d’entraînement PC-21 utilisés par l’Arabie Saoudite et les Émirats ne sera plus assuré

Ayant recours à des avions d’entraînement PC-21 livrés par Pilatus, la formation des futurs pilotes saoudiens et émiratis risque fort d’être compromise d’ici peu.

En effet, ce 26 juin, le Département fédéral des affaires étrangères suisse [DFAE] a interdit à l’industriel nidwaldien toute activité en Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis, en raison de l’implication de ses pays dans la guerre au Yémen, où ils combattent les milices Houthis, appuyées par l’Iran, en soutien du président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale.

Or, la Royal Saudi Air Force [RSAF] et l’United Arab Emirates Air Force [UAEAF] disposent respectivement de 50 et 25 PC-21 pour la formation et l’entraînement de leurs pilotes. S’agissant des Émirats, il faut prendre en compte une trentaine d’avions PC-7.

En 2017, Pilatus a signé un contrat de 5 ans avec Riyad pour assurer le soutien logistique de des appareils saoudiens. Cette prestation comprend l’assistance technique, la fourniture et la gestion de pièces de rechange ou encore la résolution d’éventuels problèmes susceptibles d’affecter ces appareils ainsi que leurs simulateurs.

Or, pour le DFAE, « ce type de prestations constitue de fait un appui logistique aux forces armées et est dès lors soumis à l’obligation de déclarer une activité, conformément à la loi fédérale sur les prestations de sécurité privées fournies à l’étranger. » Ce que, a priori, Pilatus aurait omis de faire.

La Direction politique du DFAE « estime […] qu’il existe des indices attestant un manquement de la société Pilatus Flugzeugwerke AG à ses obligations au regard de la loi et a donc décidé de déposer une dénonciation auprès du Ministère public de la Confédération », précise en effet le communiqué publié par la diplomatie suisse.

En outre, indique aussi ce texte, les prestations fournis par Pilatus aux forces aériennes saoudiennes et émiratis « sont ne sont pas compatibles avec les objectifs de politique étrangère que s’est fixés la Confédération. » D’où la mesure annoncé à l’égard du constructeur.

Ce dernier a désormais 90 jours pour mettre un terme à ses activités en Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis. Ce qui laisse autant de temps à ces deux pays pour trouver un moyen leur permettant de continuer à faire voler leurs PC-21…

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