L’Arabie Saoudite dit avoir capturé le chef de la branche yéménite de l’État islamique

Même si son objectif principal est d’appuyer les forces du président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi [reconnu par la communauté internationale] face aux rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, la coalition arabe dirigée par Riyad ne perd pas de vue les groupes jihadistes actifs aux Yémen.

Plus précisément, les forces émiraties sont les plus en pointe dans ce combat. « Indépendamment de l’évolution générale du conflit au Yémen, les Émirats arabes unis continueront leur action jusqu’à ce qu’Al-Qaïda dans la péninsule arabique [AQPA] soit brisé en tant que menace régionale et mondiale », avait assuré le général Mousallam Al-Rashedi, en août 2018.

Alors qu’elle est critiquée de quasiment toute part pour son intervention au Yémen et l’assassinat du journaliste Khashoggi, l’Arabie Saoudite a annoncé, ce 25 juin, la capture d’Abou Oussama al-Mouhajir, le chef de la branche yéménite de l’État islamique. Du moins est-il présenté comme tel.

« Le dénommé Abou Oussama al-Mouhajir a été arrêté, ainsi que le financier et d’autres membres de ce groupe jihadiste », a en effet indiqué la coalition arabe, via un communiqué diffusé par l’agence saoudienne SPA.

Le porte-parole de la coalition, le colonel saoudien Turki al-Maliki, a expliqué que le chef jihadiste avait été capturé le 3 juin lors d’une opération conduite par des commandos yéménites et saoudiens. Sans donné plus de détails, il a seulement précisé qu’un assaut avait été donné contre une « maison dans laquelle se trouvaient, outre les membres du groupe, trois femmes et trois enfants. »

Ces derniers « ainsi que les civils habitant près de la maison ciblée n’ont pas été touchés pendant l’assaut. Des armes, des équipements de localisation et de communication ainsi que des ordinateurs ont été saisis », a dit l’officier saoudien, pour qui cette capture porte un « coup dur » à la branche yéménite de l’EI.

Si elle a été l’origine de plusieurs attentats meutriers au Yémen, dont celui commis contre une caserne d’Aden [35 tués], en décembre 2016, cette organisation jihadiste n’a pas la même importance qu’AQPA. D’ailleurs, les deux groupes entretiennent des relations compliquées… étant donné qu’elles se sont combattu en juillet 2018 alors qu’elles avaient signé un accord de « non-ingérence » mutuelle.

Quoi qu’il en soit, selon un rapport de l’ONU sur la mouvance jhadiste, l’EI « ne compte désormais plus que de rares camps d’entraînement mobiles et un nombre de plus en plus réduit de combattants se trouvant principalement dans la zone de Zahra [province de Jaouf]. Et d’ajouter : « Par ailleurs, il maintient difficilement une présence sur le front de Qeïfa [province de Beïda]. »

Justement, s’agissant de cette région, le rapport affirme que les activités qu’il y mène « consistent désormais principalement à protéger les responsables du groupe et les membres de leur famille. » En outre, « relativement peu de combattants terroristes étrangers se rendent au Yémen pour rejoindre l’EI ou d’autres groupes terroristes ».

Enfin, toujours selon le rapport de l’ONU, « d’après certaines informations, l’EI au Yémen dépend d’un appui externe pour financer ses opérations. »

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