La Gendarmerie suspend une partie de sa flotte de motos Yamaha MT-09 pour des raisons de sécurité

En juillet 2017, et après deux accidents mortels ayant impliqué un policier et un gendarme, la Direction générale de la Gendarmerie nationale [DGGN] et la Police nationale décidèrent de suspendre l’utilisation de leurs nouvelles motos Yamaha MT 09 Tracer 900 cm3 au sein de leurs unités de motocyclistes.

Avant cette décision, le constructeur japonais avait écrit à ses clients [civils] pour les prévenir de problèmes affectant les motos de la gammes MT09.

« Les supports inférieurs de guidon peuvent avoir été fabriqués avec des instructions de peinture non conformes » et « le frein filet peut avoir mal été appliqué sur les goujons des supports inférieurs de guidon », avait expliqué Yamaha. Et d’ajouter : « En cas de choc violent appliqué sur le guidon, le film de peinture qui est sous les supports inférieurs de guidon peut s’éroder » et « du fait des vibrations moteur, les goujons peuvent se desserrer légèrement ».

En outre, avait-il également souligné, « dans les cas extrêmes, ils pourraient se desserrer complètement des supports inférieurs de guidon, ce qui pourrait provoquer une perte de contrôle de la direction. » D’où le rappel de 16.097 motos [sur le marché français]pour remplacer leurs goujons.

Cela étant, les motos utilisées par les forces de l’ordre ne sont pas exactement les mêmes que celles vendues sur le marché civil, dans la mesure où elles sont modifiées pour leur permettre d’emporter tout le matériel dont ont besoins les gendarmes et les policiers [comme la radio, par exemple].

Un an plus tard, les restrictions imposées par la DGGN furent levées, après plusieurs mois d’essais. Mais, selon Le Parisien, qui a pu consulter une note de la sous-direction de la sécurité publique et de la sécurité routière de la Gendarmerie nationale, tous les problèmes n’ont pas été résolus.

« Certaines fourches ont pu être montées par Yamaha avec un outil non adapté [clé à choc]. En conséquence, la fourche de suspension peut être fragilisée ». Cela peut entraîner des accidents à haute vitesse », avance ce document. En clair, à 200 km/h, soit une vitesse à laquelle les gendarmes comme les policiers sont habitués à rouler lors de leurs interventions, la moto risque de devenir incontrôlable.

En conséquence, l’usage d’une centaine de motos MT09 [sur 450] a de nouveau été suspendu. Les escadrons départementaux de sécurité routière de la Corse, de l’Essonne, de Seine-et-Marne, de la Marne et de la Haute-Marne ainsi que ceux de la zone de défense Sud sont concernés. De même que le Centre national de formation à la sécurité routière de Fontainebleau.

« Il y a eu tellement de soucis depuis son lancement que certains collègues n’ont plus envie de monter sur les MT09. On trouve souvent une solution de rechange, mais ce n’est pas tenable comme situation », a confié un gendarme au quotidien.

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