Le Gripen E/F a été écarté de l’appel d’offres lancé par la Suisse pour moderniser son aviation de combat

En mai 2014, les électeurs suisses refusèrent la création d’un fonds devant servir à financer l’achat de 22 avions de combat JAS-39 Gripen E/F du constructeur suédois Saab, lesquels étaient destinés à remplacer les F-5 Tiger alors en service au sein de la force aérienne de la Confédération.

Cet appareil avait été sélectionné en novembre 2011 aux dépens du Rafale de Dassault Aviation et du Typhoon du consortium Eurofighter. Cependant, ce choix donna lieu à maintes polémiques par la suite. L’une d’elles mettait en avant le résultat des évaluations passées par le Gripen C/D. Et, étant donné que la version E/F de cet avion, qui n’existait que sur le papier à l’époque, avait été retenue, certains estimèrent que le risque « technologique » était « trop grand » pour la Suisse.

Quoi qu’il en soit, et malgré les promesses de retombées industrielles et technologiques, l’achat de Gripen E/F fut donc annulé. Seulement, étant donné que les forces aériennes suisses devront, à un moment ou à une autre, remplacer leurs actuels avions de combat [F/A-18 Hornet et F-5 Tiger II], une autre procédure a été lancée dans le cadre du plan « Air 2030 ». Et cinq candidats ont été retenus, dont le F-35 de Lockheed-Martin, le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon et le JAS-39 Gripen E/F.

Les évaluations de ces appareils, conduites par Armasuisse, a commencé en avril. Et, dernier concurrent à passer cet examen, le Gripen E/F était attendu à Payerne à la mi-juin.

Sauf que Saab ne pourra pas défendre ses chances : ainsi en a décidé Armasuisse, qui ne souhaite évaluer que des avions déjà opérationnels. Ce qui n’est pas encore le cas du Gripen E/F, dont la capacité opérationnelle initiale est attendue pour 2023.

« La centrale d’achat armasuisse a recommandé à Saab de ne pas participer avec le Gripen E aux prochains essais en vol », a ainsi fait savoir le constructeur suédois, ce 13 juin, via un communiqué. Pour autant, Saab ne désarme pas, assurant que son avion reste « le meilleur choix pour la Suisse » et que son offre « que présentée en janvier 2019, tient toujours. »

Les raisons qui ont conduit Armasuisse à recommander à Saab de ne pas se présenter aux évaluations n’étaient pourtant pas un problème quand il s’agissait de défendre l’acquisition des 22 Gripen E/F auprès des électeurs suisses…

« Sur la base des informations et des analyses actuelles concernant le degré de maturité et d’intégration des sous-systèmes, les spécialistes d’armasuisse et des Forces aériennes suisses ont conclu que plusieurs des missions prévues ne pourraient pas être exécutées efficacement. Pour ce motif, armasuisse a recommandé à Saab de se retirer de l’évaluation. Apparemment, Saab était également arrivé de son propre chef à la conclusion de ne pas participer aux essais en vol et au sol », explique l’office suisse de l’armement.

Aussi, annonce-t-il, le « Gripen E sera exclu de la procédure d’évaluation en raison de sa non-participation aux essais en vol et au sol » car le « remplacement des essais en vol et au sol à une date ultérieure irait à l’encontre de l’égalité de traitement de tous les candidats et ne constitue pas une option. »

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