Les Émirats arabes unis ont signé la commande de deux corvettes Gowind auprès du français Naval Group

En novembre 2017, à l’occasion d’une visite officielle du président Macron, les Émirats arabes unis firent connaître leur intention de se procurer deux corvettes de type Gowind, proposées par Naval Group.

« Avec notre partenaire industriel émirien ADSB, les discussions vont maintenant se poursuivre avec les Forces armées pour nous permettre de finaliser le contrat relatif à cette acquisition », avait expliqué, à l’époque, Hervé Guillou, le Pdg du constructeur naval français.

Étant donné le contexte, c’est à dire l’engagement militaire au Yémen – contesté – des Émirats arabes unis aux côtés de l’Arabie Saoudite, la conclusion de ces discussions aura été discrète. En effet, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par La Tribune et Defense News, Naval Group a signé ce contrat annoncé en mars dernier et dont le montant est estimé à environ 750 millions d’euros. Et cela n’a donné lieu à aucun communiqué officiel.

A priori, l’industrie navale des Émirats devrait bénéficier de « transferts de technologie » dans le cadre de ce contrat. Et cela, avait expliqué M. Guillou dans un entretien publié en février par l’agence de presse WAM, de permettre à Abu Dhabi de développer des « capacités souveraines nationales » dans ce domaine.

Cela étant, et contrairement à ce qui avait été avancé il y un peu plus de 18 mois, ces deux corvettes Gowind ne seront pas dotées du système de gestion de combat [CMS] Tacticos de Thales Nederland mais bel et bien du SETIS de Naval Group. Les navires seront armés par des missiles surface-air à guidage radar RIM-162 ESSM [fournis par Raytheon] et des missiles anti-navires Exocet proposés par MBDA.

D’une longueur de 102 mètres pour 16 mètres de large, une corvette Gowind affiche un déplacement de 2.600 tonnes. Mise en oeuvre par un équipage de 65 marins, elle est équipée du Panoramic Sensors and Intelligence Module (PSIM), lequel regroupe, sur trois étages, un mât intégré, un radome en matériaux composites pour abriter le radar de surveillance, un centre opérationnel, un local de transmission et des espaces techniques.

Ce type de navire, qui affiche une autonomie de 3.700 nautiques, peut embarquer un hélicoptère et utiliser un sonar de coque ainsi qu’une antenne remorquées pour la lutte anti-sous-marine.

Seulement, le souci est que le système de propulsion de cette corvette est fourni par l’allemand MTU… Ce qui pourrait donner à nouveau lieu à des complications avec Berlin, qui a récemment prolongé son embargoi sur les équipements militaires destinés aux pays impliqués dans la guerre au Yémen.

Pour le moment, la force navale des Émirats arabes unis compte 9 corvettes, dont 6 appartenant à la classe Baynunah [produits dans le cadre d’un partenariat avec les Constructions Mécaniques de Normandie et Abu Dhabi Ship Building] et 3 issues d’un design fourni par l’italien Fincantieri.

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