La force Barkane a mis une dizaine de jihadistes hors de combat à Ndaki, dans le Gourma malien
Entre le 23 mai et le 1er juin, les Forces armées maliennes [FAMa] ont conduit une « vaste » opération dans la région du Gourma, dont le sud est frontalier avec le Burkina Faso et où la présence de groupes armés terroristes [GAT] est avérée.
Ainsi, deux sous-groupements tactiques des FAMa ont été engagés, ce qui a représenté « 15 pick-up, une centaine de combattants et près d’une dizaine de véhicules logistiques », précise l’État-major des armées [EMA], à Paris. Et ce dernier de souligner que cette opération a été menée en « autonomie complète », c’est à dire sans l’appui de la force française Barkhane.
Les soldats maliens ont ainsi effectué plusieurs missions de « reconnaissances offensives » sur la Route Nationale 16, en direction de Douentza, avec l’objectif de sécuriser cet axe tout en montrant affichant leur présence auprès de la population. En outre, des « reconnaissances d’opportunité » ont été assurées dans les villes d’Agoffou, Ouami, Boubanki, Ngalamane et N’Daki, avec l’idée de désorganiser les réseaux logistiques des GAT « installés dans cs zones refuge ».
« Cette opération en autonomie complète, a permis aux FAMa de montrer l’ensemble de leur savoir-faire dans la conduite d’une opération majeure en zone d’insécurité. Elle a également permis la saisie de ressources entrant dans la composition d’engins explosifs improvisés », fait valoir l’EMA.
Cela étant, le 31 mai, la force Barkhane est intervenue dans la même région, où sont présents les groupes « État islamique dans le grand Sahara [EIGS] et Ansarul Islam.
« À la suite d’une manœuvre de recherche, une opération aéroterrestre a été conçue et exécutée en un temps record par la force Barkhane, mettant hors de combat un groupe armé terroriste dans la région du Gourma au Mali », a en effet indiqué l’EMA.
Tout a commencé en fin de matinée, quand un groupe d’une quinzaine d’hommes armés ont été repérés lors d’une « manoeuvre de renseignement » dans la région de Ndaki, c’est à dire entre la RN16 et la frontière avec le Burkina Faso.
Le caractère « terroriste » de ces hommes armés ayant été confirmé, une action a été décidée. À peine une heure après en avoir défini les modalités, une patrouille de Mirage 2000 a effectué une frappe aérienne sur la position de ce GAT, puis des hélicoptères de manoeuvre y ont déposé des groupes commandos pour en reconnaître la zone.
« Une quantité importante de ressources est saisie, dont plusieurs motos et de l’armement individuel. Une dizaine de terroristes a été mise hors de combat », assure l’État-major des armées, pour qui cette « opération d’opportunité menée au coeur du Gourma […] souligne la réactivité de l’opération Barkhane et sa capacité à agir sur très court préavis. »
Ce n’est pas la première fois que la force Barkhane intervient dans la région de Ndaki, considérée comme étant le fief de la katiba al-Mansour Ag al-Kassam, affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans et comme étant aussi une zone de repli pour l’EIGS.
Le 16 octobre 2018, les militaires français étaient en effet intervenus en appui de deux sections maliennes, alors sévèrement accrochées par une cinquantaine de jihadistes. Des frappes furent effectuées par des Mirage 2000 et des hélicoptères d’attaque Tigre [par ailleurs visés par des tirs d’armes légères et de roquettes RPG] et deux groupes de commandos de montagne furent engagés.
Photo : Ministère des Armées
Ce qui me semble important c’est la rapidité d’execution de barkhane, qui 2ou3 heures après localisation et identification d’un GAT, sont sur place et traite le nid.. chapeau les gars!
Une bonne chose que nos amis maliens deviennent autonomes pour des opérations terrestres; le support aérien de Barkhane reste indispensable, mais ils commencent de faire le job et ne plus avoir peur des « blancs ».
Bravo aux membres de barkhane !
Le renseignement est bien le nerf de la guerre contre ces groupes terroristes, toutes mes félicitations a nos hommes pour leur réactivité et leur efficacité.
N’oublions tout de même pas non plus ces FAMa qui ont apporté leur pierre a l’édifice et en autonomie.
Je remets ce lien sur les forces et faiblesses des armées africaines (3 pages):
https://www.areion24.news/2019/05/10/les-qualites-des-forces-armees-africaines/
Un petit point d’intérêt sur le Nigeria car boko haram est de loin le plus redoutable des groupes agissant en Afrique.
https://www.areion24.news/2019/05/01/guerre-de-territoires-et-de-betail-au-nigeria/
https://www.areion24.news/2019/06/07/la-reconfiguration-des-forces-armees-nigerianes/
https://www.franceculture.fr/theme/boko-haram
En attendant, c’est Barkhane qui va au contact (Sabre aussi évidemment).
@ PdP merci pour les liens.
Les armées africaines ont du potentiel… Malheureusement ça fait des décennies qu’elles en ont sans que ça débouche sur une efficacité décisive.
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Les soldats africains (je les connais) sont très capables. Mais le problème est l’organisation (l’inorganisation, plus exactement) politique et administrative de ces pays.
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Notre classe politique elle-même est coupable dans la mesure où elle ne renvoie pas en Afrique les étudiants africains leurs études terminées.
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Étudiants civils : au contraire ceux qui passent par nos écoles militaires rentrent dans leur pays en fin d’études. Mais une armée ne peut pas être vraiment bonne si elle ne s’appuie pas sur des structures étatiques correctes.
Pas mal pour une armée qui a un déficit d’hélicoptères lourds…
Petite analyse du général Desportes qui vaut le détour (pour les plus pressés, allez directement aux dix dernières minutes ).
https://youtu.be/l1GtNAaqnng
@Scatastrophe
Belle leçon de realpolitik.. merci.
@ Carin
De rien…
grand merci pour ce lien très instructif.
Ca fait mal d’entendre dire de l’armée française d’une armée a 50 pour cents, triste réalité.
@ Nimrodwing
Depuis des années et certainement pour longtemps.
Et encore pour certains matériels, la disponibilité n’atteint même pas 25%.
Il n’est de richesses que d’Hommes. Quand la bonne volonté ne sera plus là…
Les militaires font du body count, les islamistes font de la politique révolutionnaire. On sait qui rentre à la maison à la fin. Mais visiblement, cela semble satisfaire le public, y compris « averti » : 10 jihadistes hors de combat, ouaouh…
@ Piliph
C’est le principe shaddok: quand quelque chose échoue, il faut essayer jusqu’à ce que cela reussisse.
https://lavoiedelepee.blogspot.com/2017/12/datapocalypse-big-data-et-guerre-du.html
Sinon vous pouvez vous delecter avec le livre de monsieur Chaliand sur « Pourquoi perd on la guerre, un nouvel art occidental ».
https://blogs.mediapart.fr/pascalboniface/blog/260416/pourquoi-perd-la-guerre-trois-questions-gerard-chaliand
Il vous plaira !
une fois de plus, le rôle des équipages Reaper de Niamey a été parfaitement mis sous le boisseau…
@ anonyme
On sait très bien que rien ne se fait sans renseignements.
https://youtu.be/dzCmhUAzseI
Quand les drones seront armés, peut-être en entendrons nous plus parler…
Bonne continuation.