Les Émirats arabes unis ont l’intention de se procurer trois avions ravitailleurs KC-46 auprès de Boeing

Est-ce une première conséquence des réticences allemandes au sujet des livraisons d’équipements militaires destinés aux pays arabes engagés dans la guerre du Yémen? En effet, les Émirats arabes unis seraient intéressés par l’achat trois avions ravitailleurs KC-46A « Pegasus » produits par Boeing. C’est ce qu’a assuré Jeff Shockey, le vice-président des ventes internationales du constructeur américain, en marge du Shangri-La Dialogue, un forum qui vient de se tenir à Singapour.

Cette annonce est une surprise dans la mesure où la force aérienne émiratie est déjà dotée de trois avions ravitailleurs A330 MRTT, livrés par Airbus. Qui plus est, le K-46A de Boeing, qui doit remplacer notamment le KC-135 en service depuis plus de 50 ans au sein de l’aviation américaine, n’a pas été épargné par les problèmes et les retards.

Le développement du KC-46A ne s’est pas fait sans mal, accumulant les problèmes techniques [câblage électrique à revoir, système de distribution défectueux, etc] et les surcoûts, pris intégralement en charge par Boeing, conformément à ses obligations contractuelles. Même la livraison des premiers exemplaires [avec deux ans de retard] a été compliquée, les appareils réceptionnés par l’US Air Force ayant présenté des « défauts », dont la présence ce « corps étrangers » dans leurs compartiments clos.

Dans le même temps, l’A330 MRTT a été choisi par plusieurs forces aériennes, qui l’ont déjà utilisé en opérations. On aurait donc pu penser que les Émirats arabes unis allaient s’adresser à Airbus pour en commander trois exemplaires de plus au lieu de se tourner vers Boeing. D’autant plus que gérer deux types différents d’appareils n’est pas le plus pertinent qui soit en terme de maintien de condition opérationelle [MCO], de formation et de gestion des équipages.

Cela étant, cette annonce au sujet des intentions d’Abu Dhabi a coïncidé avec l’annonce de manoeuvres aériennes ayant réuni des F-16 et des Mirage 2000 émiratis ainsi que des F-35A de l’US Air Force. Leur objectif était de « renforcer l’interopérabilité » entre les deux forces aériennes.

Par ailleurs, l’éventualité d’une vente d’au moins 24 F-35A aux Émirats arabes unis a opportunément refait surface ces derniers jours, après avoir été évoquée une première fois en novembre 2017.

Photo : Boeing

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