La frégate française « Languedoc » lancée à la poursuite d’un sous-marin russe surnommé « Septembre rouge »?

Malgré la relative discrétion qui entoure les opérations menées en Méditerranée [et même ailleurs], on sait que des sous-marins russes jouent régulièrement à « cache-cache » avec des navires appartenant à des pays de l’Otan.

Ainsi, en décembre 2015, un dossier de presse diffusé par l’Élysée à l’occasion de la venue du président Hollande à bord du porte-avions Charles de Gaulle, alors déployé en Méditerranée orientale, on avait appris que le groupe aéronaval français surveillait « étroitement » un « sous-marin russe doté de missiles de croisière », en collabortation avec une frégate américaine.

Un an plus tard, le site spécialisé « The Aviationnist » révélait qu’au moins un sous-marin russe de type Oscar II avait été repéré près des porte-avions Charles de Gaulle et USS Eisenhower. Et le suivi des avions de patrouille maritime américains P-8A Poseidon, basés à Sigonella, avait montré une activité assez inhabituelle à l’époque.

Puis, en octobre 2017, le Wall Street Journal publia le récit de la difficile traque du sous-marin russe Krasnodar [classe Kilo] par les moyens de l’US Navy déployés en Méditerranée.

Visiblement, la frégate multimissions [FREMM] « Languedoc » s’est récemment mesurée à un sous-marin russe. En tout cas, c’est ce que suggère un patch, a priori réalisé pour marquer un succés opérationnel.

L’existence de ce patch a été révélée par Jean-Jacques Bridey, le président de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale, via sa page Facebook, alors qu’il venait de passer une journée en immersion à bord de la FREMM « Languedoc », le 29 mai.

Ce patch est assez riche en détails. Le nom de la frégate « Languedoc » est encadré par le pavillon français et par celui de la marine russe. Une étoile rouge, en partie dissimulé par l’insigne du navire, est située au mileu de la Méditerranée. Le profil d’un sous-marin, un Oscar II, y figure. De même que la mention « ОХОТА HA KPACHЫЙ СЕНТЯБРЬ ». Ce qui veut dire : « Chasse à Septembre Rouge ». [Si l’on en croit Google Traduction… Mais « Mars Attaque« , qui a regardé dans un dictionnaire, confirme].

Aucune indication ne permet de déterminer la date exacte à laquelle a eu lieu ce pistage présumé d’un sous-marin russe par la FREMM « Languedoc ». On sait que le navire français était en Méditerranée en septembre 2017. Et il y a été de nouveau déployé entre le 18 mai et le 9 août 2018, puis à la mi-septembre, dans le cadre de l’exercice Gabian 18.3, organisé au large de Toulon.

Quoi qu’il en soit, les FREMM disposent de capacités de lutte anti-sous-marines particulièrement performantes. Fourni par Thales, leur sonar remorqué CAPTAS 4, qui tient compte des conditions de pression, de température et de salinité de l’eau, fait des « miracles ».

« Incrédules, nos partenaires américains exigèrent de vérifier nos paramètres », a en effet confié un officier chargé de la lutte ASM à bord de la FREMM « Provence », cité dans un article récemment publié par Mer&Marine, selon qui une frégate multimissions peut « aussi pister un submersible russe depuis l’Atlantique nord jusqu’à Gibraltar pendant 25 jours sans faire relâche. »

« Croyez-moi, quand un commandant se rend compte qu’il est constamment suivi, la pression change de camp », a souligné le pacha de la FREMM « Provence ».

Photo : FREMM Languedoc (c) Marine nationale

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