L’armée de Terre « rénove » le recrutement interne de ses officiers de carrière

Actuellement, l’armée de Terre compte dans ses rangs 30% d’officiers directs [ceux passés par l’École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan], 20% d’officiers contractuels et 50% d’officiers semi-directs, semi-directs « tardifs » et rangs. En outre, ils se répartissent selon deux catégories : le corps des officiers des armes [COA] et les officiers du corps technique et administratif [CTA].

Les officiers semi-directs sont recrutés parmi les sous-officiers et les militaires du rang qui, âgés de 29 ans maximum et titulaires du Baccalauréat, ont réussi le concours de l’École militaire interarmes [EMIA].

Cependant, il existe d’autres passerelles pour devenir officier, selon certaines conditions d’âge et de temps de service. Ainsi, les sous-officiers et les militaires du rang totalisant respectivement 10 ans et 12 ans sous les drapeaux peuvent tenter le concours des officiers d’active des écoles d’arme [OAEA] et des écoles de services [OAES], à la condition d’être titulaires de l’un des brevets militaires donnant accès à l’échelle de solde n°4.

Enfin, là encore sous certaines conditions d’âge [moins de 50 ans pour le COA et 43/53 ans pour le CTA], il existe le recrutement « rang », qui s’adresse aux adjudants-chefs et aux majors.

Mais ces filières de recrutement vont être entièrement revues en 2020. En effet, explique, dans les colonnes de Terre Infos Magazine [avril 2019], le lieutenant-colonel Yann, conseiller du chef d’état-major de l’armée de Terre, « l’arrivée du programme Scorpion va changer le modèle de combat. Il nécessite de disposer d’officiers pleinement intégrés dans leur temps. Pour autant, la technicité ne doit pas prendre le pas sur les qualités humaines demandées à l’officier. » Et cela suppose d’être « plus sélectif ».

En conséquence, les recrutements « rang » et « semi-direct tardif » vont disparaître pour laisser la place à un « concours professionnel », appelé « Voies des officiers de domaines de spécialités », qui sera ouvert aux candidats comptant 10 ans de services et âgés, au plus, de 45 ans. Il resposer sur une « épreuve unique d’admissibilité. »

« En abaissant la limite d’âge, on amène tous les officiers au grade de commandant. C’est un plus en terme d’attractivité », estime un chef d’escadron cité par TIM.

Ceux qui réussiront ce concours auront ensuite une scolarité adaptée à leur profil. Ceux qui ont en poche le Brevet de technicien supérieur de l’armée de Terre [BSTAT] intégreront, pour un an, l’EMIA tandis que les titulaires des Épreuves de sélection professionnelle [ESP] iront en école d’application directement pendant quatre à 6 mois.

La conséquence de cette mesure est que le sous-officiers âgés de plus de 44 ans en 2019 ne pourront plus devenir officiers de carrière après 2020

Par ailleurs, « la première voie de recrutement interne sera majoritairement dévolue à l’EMIA qui devient l’unique école de formation initiale des officiers [COA et CTA] recrutés par la voie
académique », expliquait une note de la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre diffusée en novembre, afin de préciser les contours de cette réforme. « La scolarité qui y est conduite est transformée et différenciée afin de mettre en valeur les compétences et l’expérience », avait-elle ajouté. À noter que la limite d’âge pour tenter le concours de l’EMIA sera relevée à 35 ans.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]