Le français Parrot en lice pour fournir des mini-drones à l’US Army

Numéro un des drones dédiés aux activités ludiques et professionnelles, le chinois DJI n’est pas en odeur de sainteté aux États-Unis. En cause? Ses appareils contiendraient des composants susceptibles de compromettre les informations de leurs utilisateurs. C’est en effet ce qu’a récemment indiqué la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency du département américain de la Sécurité intérieure.

« Le gouvernement des États-Unis s’inquiète vivement de tout produit technologique qui introduit des données américaines sur le territoire d’un État autoritaire et qui permet à ses services de renseignement d’y accéder sans entrave ou d’en abuser d’une autre manière », a ainsi indiqué cette agence.

Cette accusation n’est pas nouvelle. En août 2017, l’US Army Resarch Laboratory avait interdit aux soldats américains d’utiliser les drones produits par DJI, qui, à l’époque, contrôlait 70% du marché des drones de loisir aux États-Unis, et cela malgré plusieurs constructeurs américains, comme les californiens Vantage Robotics et Skydio ou encore Lumenier, Teal Drones et Altavian [ce dernier étant plus orienté vers les applications liées à la Défense].

Ces cinq entreprises ont d’ailleurs été retenues par l’US Army pour le développement de drones dotés de nouvelles capacités pour des missions de reconnaissance à courte portée [SRR]. Et un industriel français complète la liste : Parrot, qui commercialise les drones des gammes Bebop [loisirs] et Anafi [professionnels].

Fondé en 1994, Parrot revendique la place de numéro deux mondial du marché des drones grand public et dispose « d’un portefeuille de sociétés et de participations de premier plan dans les drones, couvrant équipements, logiciels et services », notamment dans les domaines de l’agriculture, la cartographie 3D, et la défense/sécurité.

« Parrot est fier d’avoir été sélectionné par l’U.S. Army pour travailler sur ce projet hautement stratégique », a commenté Henri Seydoux, fondateur et Président directeur-général du groupe français.

« Les États-Unis ont toujours été un marché de premier plan pour le Groupe Parrot, tant pour notre gamme de drones grand-publics que pour nos solutions avancées destinées aux professionnels », a encore souligné M. Seydoux, dans un communiqué publié ce 28 mai. Et d’ajouter : « Nous sommes impatients de mettre à profit l’excellence de notre R&D pour répondre aux plus hautes
exigences de l’U.S. Army afin d’intégrer l’efficacité offerte par les drones dans leurs opérations et d’accompagner la plus importante force armée et de défense au monde. »

Le programme SRR de l’US Army, doté de 11 millions de dollars pour sa phase de développement, vise à mettre au point un drone de type VTOL [décollage et atterrissage vertical] de moins de 1,3 kg et pouvant être transporté dans un sac à dos afin de fournir à un peloton une capacité de renseigmenent, de surveillance et de reconnaissance [ISR] déployable en moins de deux minutes. L’autonomie de l’appareil devra être de 30 minutes au moins, pour une portée allant jusqu’à 3 kilomètres.

L’originalité de cette démarche est que le futur drone SRR sera développé à partir d’une plateforme initialement conçue pour un usage civil.

D’après son communiqué, Parrot devrait s’appuyer sur sa gamme de drones ANAFI, laquelle « possède les atouts pour devenir un élément central de la défense. »

Quoi qu’il en soit, « ce contrat souligne à la fois la qualité des innovations technologiques développées par Parrot et sa position de premier plan sur le marché du drone. Il vient également confirmer l’excellence de la R&D du Groupe et témoigne de la qualité de la stratégie et du positionnement de Parrot, notamment sur les secteurs professionnels et en particulier dans le domaine de la Défense et la sécurité », n’a pas manqué de faire valoir l’industriel français.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]