Un amiral français va diriger l’état-major de l’Union européenne

Placé sous l’autorité militaire du Comité militaire de l’Union européenne [CMUE], dont la rôle est d’assurer la planification et l’exécution des opérations menées dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune [PSDC], l’État-major de l’Union européenne [EMUE] constitue la source de l’expertise militaire au sein du Service européen pour l’action extérieure [SEAE].

À ce titre, il assure « l’alerte rapide, l’évaluation des situations et la planification stratégique des missions de Petersberg [missions humanitaires, maintien de la paix, gestion des crises] et toutes les opérations conduites par l’UE. »

Son directeur est ainsi de la planification opérationnelle et de la conduite au niveau stratégique des missions militaires non exécutives européennes [du type ‘European Training Mission – EUTM]. Ayant la tâche de d’aider l’UE à définir les besoins capacitaires et matériels, il fait partie du secrétariat de la Coopération structurée permanente.

Depuis sa création, l’EMUE a été successivement dirigé par cinq officiers généraux, dont le général français Jean-Paul Perruche. En mai 2020, un second français en prendra les rênes, à savoir le vice-amiral d’escadre Hervé Bléjean, lequel succédera au général finlandais Esa Pulkkinen.

Issu de la promotion 1984 de l’École navale, le VAE Bléjean connaît bien les opérations menées par l’Union européenne puisqu’il été à la tête de la force Atalante, engagée dans le golfe d’Aden pour lutter contre la piraterie maritime, et le numéro deux de l’opération EUNAVFOR Sophia, conduite en Méditerranée centrale contre les réseaux de passeurs de migrants opérant depuis le littoral libyen. Actuellement, il est le second de l’Allied Maritime Command, de l’Otan.

La ministre des Armées, Florence Parly, a salué le « choix des chefs d’état-major des armées des États membres de l’Union européenne qui ont élu le vice-amiral d’escadre Hervé Bléjean au poste de Directeur général de l’état-major de l’Union européenne [DG EMUE] ».

« Cette élection illustre le rôle moteur du ministère des Armées dans le renforcement de l’Europe de la défense. Il témoigne à la fois de la confiance accordée par nos partenaires européens et de la reconnaissance de l’expertise militaire française », a encore fait valoir Mme Parly, qui en a profité pour préciser la « feuille de route » du VAE Bléjean.

Ainsi, le futur DG EMUE aura à « faciliter la montée en puissance de la cellule de planification et de conduite des missions européenne », qui va étendre son « périmètre de responsabilités aux missions combattantes de la taille d’un groupement tactique », à « renforcer crédibilité des opérations européennes en permettant d’équiper militairement les forces partenaires que nous formons aujourd’hui » et à « consolider l’expertise capacitaire de son état-major pour pouvoir garantir la prise en compte des besoins militaires dans la mise en œuvre de la coopération structurée Permanente et du Fonds européen de Défense. » Et, enfin, il devra aussi « faire vivre la culture militaire au sein de l’Union européenne. »

Photo : le VAE BLEJEAN, à gauche (c) Marine nationale

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