Un général autrichien bientôt à la tête de la mission européenne EUTM Mali

Actuellement, à Bamako, 27 militaires autrichiens sont affectés au quartier général de l’EUTM Mali, la mission lancée par l’Union européenne en 2013 afin de former les soldats et les cadres des Forces armées maliennes [FAMa]. Mais cet effectif va quasiment doubler de taille dans les prochains jours.

En effet, le 4 juin prochain, le général Christian Habersatter, de la Bundesheer, prendra le commandement d’EUTM Mali. Ce sera ainsi la première fois qu’un officier autrichien sera à la tête de cette mission européenne, dont le commandement à jusqu’ici été assuré par des généraux français, belges, espagnols et allemands.

Il n’est pas inédit de voir l’Autriche prendre la direction d’une mission ou d’une force européenne : cela a déjà été le cas avec EUFOR Althea, en Bosnie-Herzégovine, où ce pays neutre compte 337 soldats. D’ailleurs, l’actuel COMEUFOR est le général autrichien Martin Dorfer.

Pour rappel, et selon des chiffres mis à jour en janvier dernier, l’EUTM Mali, forte de près de 600 soldats venus de 25 pays européens [dont 21 membres de l’UE] et essentiellement basés à Koulikoro, a formé 8 bataillons maliens et en a « ré-entraîné » cinq autres, ce qui représente 13.000 stagiaires. L’an passé, son mandat a été prolongé jusqu’en mai 2020 et étendu à la Force conjointe du G5 Sahel, à laquelle elle fournit des conseils ainsi qu’un « appui à la formation ».

Le ministre autrichien de la Défense, Mario Kunasek, a justifié l’engagement militaire de son pays au Mali en affirmant que l’Afrique est un continent « sur lequel nous devons assurer la stabilité à plusieur niveaux », notamment pour mettre un terme à la crise migratoire. Le vice-chancelier, Heinz-Christian Strache, est allé dans le même sens en estimant qu’il faudrait « un environnement stable afin de créer des perspectives pour la population locale » et ainsi « lutter contre les causes de la migration ».

Le général Habersatter, 49 ans, deviendra donc le 12e commandant de l’EUTM Mali. Il succèdera au général allemand Peter Mirow.

À ce sujet, le 9 mai, le Parlement allemand a prolongé d’un an la participation de la Bundeswehr à la mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] et à l’EUTM Mali. Le « plafond » des effectifs autorisés a été maintenu à 840 soldats pour la première et 190 pour la seconde.

« Rétablir la paix au Mali, stabiliser en luttant contre le terrorisme ou le banditisme et couper court à l’émigration massive. Voilà les grands objectifs des deux missions auxquelles participe la Bundeswehr », a résumé Deutsche Welle, la radio publique allemande.

Cela étant, deux formations s’y sont opposées. Tel est le cas de Die Linke, le parti de la gauche radicale allemande ayant réclamé une révision de la stratégie au Sahel et plaidé pour davantage d’aide humanitaire et pour moins de militaires sur le terrain. À l’autre bout de l’échiquier politique allemand, le parti d’extrême-droit AfD a justifié sa position en affirmant que les missions en place depuis 2013 étaient inefficaces et qu’elles coûtaient trop cher aux contribuables [314 millions d’euros pour la MINUSMA, 41 millions pour l’EUTM, selon le gouvernement, ndlr].

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