M. Le Drian déplore l’imprudence des deux ex-otages libérés par les commandos français au Burkina Faso

« Le message adressé aux bandits et aux terroristes est clair : ceux qui s’en prennent à la France et aux Français savent que nous n’économiserons aucun effort pour les traquer, les trouver, les neutraliser. Jamais nous n’abandonnons nos concitoyens. Tout que ce que nous savons, nous l’utilisons et tout ce qui ce qui est en notre pouvoir, nous le faisons », a déclaré Florence Parly, la ministre des Armées, le 10 mai, soit quelques heures après la libération, au Burkina Faso, de quatre otages par les forces spéciales françaises.

Au cours de cette opération, deux militaires du commando marine « Hubert », les maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, y ont laissé leur vie, alors qu’ils venaient de lancer l’assaut contre les terroristes « sans ouvrir directement le feu » pour éviter de toucher les otages, parmi lesquels figuraient deux touristes français enlevés le 1er mai lors d’une excursion dans le parc de Pendjari, au Bénin, ainsi qu’une Américaine et une Sud-Coréenne.

D’où le commentaire de Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, sachant que la région où furent kidnappés les deux ressortissant français était (et reste) fortement déconseillé aux touristes par le Quai d’Orsay.

« La plus grande précaution doit être prise dans ces régions pour éviter que de tels enlèvements n’aient lieu et pour éviter des sacrifices de nos soldats », a ainsi déclaré M. Le Drian sur les ondes d’Europe1, ce 11 mai.

« Il faut que tous ceux qui veulent faire du tourisme dans ces pays s’informent auparavant de ce qu’on appelle les ‘conseils aux voyageurs’ mis en place et entretenus régulièrement par le Quai d’Orsay et qui indiquent les zones sûres, celles à petit risque et celles à gros risque », a poursuivi l’ancien ministre de la Défense.

Or, a encore souligné M. Le Drian, « la zone où étaient nos deux compatriotes était considérée depuis déjà pas mal de temps comme une zone rouge, c’est-à-dire une zone où il ne faut pas aller, où l’on prend des risques majeurs si on y va. »

Le site du ministère des Affaires étrangères indique qu’il est « formellement déconseillé de se rendre dans les zones rouges au Mali, au Niger, en Mauritanie mais aussi dans l’ensemble des zones rouges des pays frontaliers ». Et d’ajouter : « Les ressortissants français qui se trouveraient dans ces zones doivent savoir que leur sécurité et leur vie sont explicitement et directement menacées. En particulier pour les touristes, aucune personne, aucun groupe, aucune organisation ne peut prétendre garantir leur sécurité. »

Pour M. Le Drian, la « menace a changé de forme » car « elle est devenue beaucoup plus mobile et ce sont maintenant les pays situés au sud du Mali qui sont les cibles, avec des fragilités singulièrement au Burkina Faso mais même dans le nord du Bénin. »

Quoi qu’il en soit, les deux ex-otages seront accueillis à Villacoublay par le président Macron ainsi que par les ministres des Armées et des Affaires étrangères. La présence du chef d’état-major des arméres [CEMA], le général François Lecointre, est aussi annoncée.

Mais avant de revenir en France, ils ont été reçus par le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré. À cette occasion, l’un d’eux [Laurent Lassumouillas, ndlr] », a dit avoir une pensée pour les deux commandos marine et à leur guide, assassiné par leurs ravisseurs.

« Toutes nos pensées vont aux familles des soldats et aux soldats qui ont perdu la vie pour nous libérer de cet enfer. On voulait présenter nos condoléances tout de suite », a-t-il dit. « On voulait remercier les autorités françaises et celles du Burkina d’avoir participé à notre libération pour que nous soyons loin de tout cet enfer que nous avons vécu », a-t-il ajouté.

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