L’armée de l’Air met le paquet pour l’édition 2019 de l’Arctic Challenge Exercice

Depuis 2013, et dans le cadre de la Coopération de défense nordique [NORDEFCO], les forces aériennes suédoises, norvégiennes et finlandaises organisent à tour de rôle et tous les deux ans l’Arctic Challenge Exercice [ACE], qui, toute proportion gardée, est une sorte de « Red Flag » européen. Cette année, la direction de ces manoeuvres sera assurée par la Suède.

Pour la 4e édition de l’Arctic Challenge Exercice, qui se déroulera entre 21 mai et le 5 juin, 142 aéronefs, dont 95 avions de combat, seront mobilisés pour des missions d’entraînement devant avoir lieu dans des zones situées au nord des trois pays organisateurs. Ces appareils seront ainsi déployés à Rovaniemi [Finlande], à Kallax [Suède] ainsi qu’à Bodø et à Ørland [Norvège].

Cette année, la participation de l’armée de l’Air sera conséquente  au regard des moyens engagés puisqu’elle enverra à Bodø 7 Rafale B de la 4e Escadre de Chasse [Saint-Dizier], 3 Rafale C de la 30e Escadre de Chasse [Mont-de-Marsan], 4 Mirage 2000-5 de l’Escadron de chasse 1/2 Cigognes [Luxeuil] ainsi qu’un E-3F AWACS de la base d’Avord. En 2017, 9 avions français avaient pris part à ces manoeuvres.

Ces 15 avions de l’armée de l’Air, mis en oeuvre par 300 aviateurs, seront déployés à Bodø aux côtés d’un avion ravitailleur allemand, de F-15 américains, de F-16 norvégiens et de JAS-39 Gripen suédois. La dernière fois qu’une telle formation française a été vue sous une telle latitude remonte à 2014. À l’époque, 11 Rafale avaient été envoyés en Norvège pour l’exercice Arctic Thunder, qui prévoyait une campagne de tir au-delà du cercle polaire.

Durant les deux semaines que durera l’Arctic Challenge Exercice, les pilotes auront à assurer, chaque jour, deux missions dite COMAO [Composite air operations], c’est à dire des opérations combinant plusieurs aéronefs de différents types, sous la coordination d’un centre C2 [commandement et contrôle] basé en Suède.

« Selon les types d’aéronefs, les objectifs d’entrainements pourront varier : perfectionnement à la défense aérienne en multinational et aux missions d’Entry force [entrée en premier] mais également formation et entretien aux compétences de Mission commander [chef de mission] », précise l’armée de l’Air.

L’objectif est de s’entraîner en utilisant les procédures Otan [dont la Suède et la Finlande ne sont pas membres, ndlr] et de renforcer l’interopérabilité dans un environnement interallié.

Ces manoeuvres aériennes se dérouleront dans un contexte marqué par des tensions entre la Russie et les pays scandinaves. Ainsi, mi-avril, un ressortissant norvégien âge de 63 ans a été condamné à 14 ans de prison par un tribunal de Moscou pour espionnage. Arrêté en 2017, il lui était en effet reproché de s’être intéressé d’un peu trop près aux sous-marins russes. En septembre 2017, les services norvégiens avaient arrêté un Russe soupçonné d’avoir collecté des informations sur le réseau du Parlement. Mais l’intéressé fut remis en liberté quelques semaines plus tard, faute d’éléments.

Par ailleurs, le renseignement militaire norvégien a accusé les forces russes d’avoir brouillé les sigaux GPS lors de l’exercice Trident Juncture 2018, organisé par l’Otan, et d’avoir simulé un raid aérien contre les radars installés sur l’île de Vardø.

Les relations entre la Suède et la Russie sont aussi rythmées par des affaires d’espionnage. Le 8 mai, Moscou a expulsé deux diplomates suédois, après le refus des autorités suédoises d’accorder des visas à deux personnes affectés à son ambassade à Stockholm.

Cet épisode est survenu deux mois après l’arrestation d’un individu qui, travaillant dans les technlologies de pointe, était soupçonné d’espionnage pour le compte de la Russie. Selon l’enquête, il aurait été recruté par un agent du renseignement russe opérant sous couverture diplomatique.

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