Irak : Mission accomplie, le détachement d’artillerie français est officiellement dissous
Depuis septembre 2016, et de Mossoul à Baghouz, les artilleurs français de la Task Force [TF] Wagram ont pris une part active aux opérations militaires qui ont abouti à la fin du « califat » autoproclamé par le chef de l’État islamique [EI ou Daesh], Abou Bakr al-Baghdadi, lequel a fait une apparition via une vidéo diffusée le 29 avril.
« Vos déploiements successifs, c’est la liste des défaites de Daesh, à portée de canon « , avait d’ailleurs résumé Florence Parly, la ministre des Armées, en s’adressant aux militaires de la TF Wagram, lors d’un déplacement en Irak.
Une semaine après l’annonce du succès obtenu par les Forces démocratiques syriennes [FDS, alliance arabo-kurde] à Baghouz, l’État-major des armées avait indiqué que la mission de la TF Wagram et de ses trois CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] était désormais terminée. Et que son désengagement d’Irak serait rendu public quand il aura pris fin.
Les effectifs de la TF Wagram étaient répartis en quatre endroits différents, à savoir sur une base d’appui feux située à la frontière irakienne, c’est à dire au plus près des combats livrés par les FDS sur la rive orientale de l’Euphrate, une base tactique avancée qui, implantée à al-Qaim, s’occupait de l’approvisionnement en munitions et en vivres de la première, à al-Assad Air Base [3AB] où l’échelon de soutien national avait pris ses quatiers et, enfin, à Bagdad, qui accueillait le groupe de commandement.
Le désengagement de la TF Wagram aura été un « défi » dans la mesure où il s’agit d’une « opération complexe et délicate » comptant un « volet tactique et un volet technique », souligne l’EMA.
« Au cours du premier volet, purement tactique, nous avons mené une manœuvre rétrograde afin de désengager tout le matériel et les hommes des différents points d’appui avancés de la Task force », explique le commandant de la TF Wagram.
Le lendemain de la descente des couleurs à la base d’appui feux, le 30 mars, un premier mouvement vers la base d’al-Qaïm a été amorcé, avec « cinq convois intégrés aux mouvements américains et escortés par les forces de protection irakiennes ». Puis les CAESAr ont rejoint la base d’al-Assad au terme de sept heures de route.
Ensuite, la phase « technique » a commencé, avec le regroupement de l’ensemble de l’effectif vers 3AB. « Toutes les énergies ont été mobilisées pour ’empoter’ et ‘coliser’ un nombre important de matériel », précise l’EMA. Ce qui aura pris un mois et nécessité « sept convois successifs pour faire le bond » vers 3AB et « acheminer 35 véhicules et une centaine de containers. »
Et, le 29 avril, même si le « désengagement » n’est pas encore terminé, une cérémonie a été organisée à al-Asad pour marquer la dissolution de la TF Wagram… et donc le plus important engagement des canons CAESAr français en opération extérieure, avec plus de 2.500 missions de tirs, ce qui représente environ 18.000 obus tirés.
« Les 130 hommes et femmes de la Task Force ici présents, auxquels doivent être associés tous les mandats précédents, peuvent être particulièrement fiers. Ce magnifique bilan collectif est autant celui des artilleurs que des logisticiens qui auront permis, pour leur part, l’acheminement des obus vers les positions de tirs et le ravitaillement de la Task Force déployée au plus près des combats », a fait valoir le général [air] Jean-Marc Vigilant, le commandant de la force Chammal.
Au cours des huit mandats de la TF Wagram, qui a compté jusqu’à 4 CAESAr jusqu’en juin 2018, 1.100 artilleurs ont été déployés en Irak.
« La TF Wagram a ainsi démontré au cours des huit mandats la souplesse d’emploi singulière et la précision des canons CAESAr, par l’utilisation de tirs de neutralisation, d’harcèlement, d’éclairement ou encore la création de rideaux fumigènes », relève l’EMA. Et d’ajouter : « L’utilisation de l’ensemble des possibilités offertes par les canons français a démontré une capacité opérationnelle de haut niveau et s’est inscrite dans l’engagement complet de la Coalition à lutter contre l’emprise territoriale de Daesh. »
Je ne serai sans doute pas le seul a faire ce commentaire: en esperant que ce bilan donne des billes a l’EMA pour souligner aupres du MinDef la faiblesse quantitative de l’artillerie de l’armee de terre, que ce soit la dotation en Caesar (77 systemes), comme de canon de 155mm (32 AUF-1 + 12 TRF-1) et de mortier 120mm (on attend la version 2R2M avec impatience) en general, et donc la necessite de re-investir dans ce domaine. Quand on sait qu’il faut un an (si quelqu’un peut confirmer ou corriger au cas ou mon info soit inexacte) pour produire un batch de 12 tubes 155mm/52, ce serait pas idiot d’en commander une autre tranche en avance pour compenser l’attrition et l’usure des tubes (il y en a deja au moins 4 a renouveller). La TF Wagram a demontre avec brio l’apport de l’artillerie dans differents types d’engagement, autant le faire savoir, parce que nos artilleurs le valent bien =D
@ Tannenberg
Les gens qui décident sont parfaitement au courant des faiblesses des armées françaises. Ce sont les petits copains, avec l’idéologie ultra-libérale pour cerveau, qui ont rédigé les formats actuels et futurs.
https://www.ifrap.org/etat-et-collectivites/combat-de-haute-intensite-ou-en-sommes-nous
Notre hôte a déjà évoqué les souci de l’arme, vu son sous-dimensionnement et le fait que la production pour l’armée française engendrerait des soucis de remise à niveau pendant 3 ans.
http://www.opex360.com/2017/11/10/vers-des-tensions-capacitaires-de-lartillerie-francaise-apres-son-engagement-en-irak/
Rizn ne se fait par hasard en politique.
Bravo à eux.
On sait très bien que la lutte continue contre les terroristes mais les gars de la Task Force Wagram ont rempli leur mission. Ils ont participé à la destruction du Califat.
Une grand et magnifique élan de bravo pour ces hommes et femmes de la TF Wagram qui ont a la fois démontrés des compétences de haut niveau, une pertinence dans le domaine de l’artillerie malgré la complexité du terrain et des données tactique du champs de bataille.
La démonstration en opération des canons Caesar et de toute la chaine, ont démontré encore une fois de plus ce savoir faire français au niveau internationale, bravo !!!
Dommage que cette TF soit dissoute avec cette expérience acquise.
L’expérience acquise ne va pas disparaitre. Au contraire, le retour de tous les participants permettra de mieux en faire profiter les collègues ! Donc il faut voir une meilleure compétence globale des artilleurs dans un futur proche !
Un grand bravo aux artilleurs et bigors de Wagram.
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Selon valeursactu (source lefigaro, payant), les caesar pourraient rester en irak (ainsi qu’une TF française)?
https://www.valeursactuelles.com/societe/irak-la-france-echange-ses-djihadistes-contre-du-materiel-militaire-106475
Bravo et le retenu doit être capitalisé par une remontée de notre capacite et de la quantité de tubes opérationnels avec des commandes cohérentes comme le souligne bien Tannenberg. Des mortiers modernes puissants sont aussi indispensables pour le combat d’infanterie..bref soyons réalistes et m
Surtout au vu du faible coût de l’emploi de ce genre de solution.
Les bombes larguées par avions, les missiles de croisière et les roquettes coûtent bien plus!
La mission est bien remplie, les hommes et matériel ont excellé. Mais la France a t-elle encore les moyens de semer à tout vent? 18000 obus de 155mm à 24000 euros pièce!… Et ce n’est que le coût munition, à rajouter au coût encore plus important des troupes et de la logistique.
A qui présenter la facture?
24’000 euros par obus?
Je ne sais pas d’où sort ce prix mais il me semble largement surévalué !
Il semblerait que les modèles les plus simples soient aux alentours de 3500 francs en Suisse (3000 euros). Et je parle bien des obus de 155mm pour M109.
Le prix augmente avec l’utilisation de munitions guidées et encore plus avec des munitions à la fois guidées et propulsées.
Mais 24’000 euros me semble énorme comme coût moyen…
ce qui sera intéressant sera de décortiquer les chiffres di rendement de l’artillerie.
de mémoire en Afghanistan les artilleurs representant 6% de la force ont délivré 70% des appuis/destructions.
avec majoritairement les mortiers.
Ben non et ça c est sur!