Les forces françaises se renforcent « temporairement » au Gabon

Après la publication du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale [LBDSN], il était question de revoir en profondeur le dispositif militaire français en Afrique, l’idée alors avancée étant que ce denrier devait s’appuyer sur seulement deux bases permanentes à Djibouti et au Gabon, ainsi que sur des « pôles opérationnels de coopération », notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

La situation au Mali et le lancement de l’opération Serval changea la donne. Et, finalement, il fut décidé de conserver une base sur le territoire ivoirien, via la transformation de l’opération Licone en « Forces françaises en Côte d’Ivoire » [FFCI].

Dans le même temps, Paris réduisit la voilure au Gabon. Et les « Forces françaises au Gabon » [FFG] devinrent ainsi les « Éléments français au Gabon » [EFG]. Trois missions principales leur furent assignées : assurer la défense des intérêts et des ressortissants français, appuyer les déploiements opérationnels dans la région et, surtout, contribuer à la coopération opérationnelle régionale.

Sur ce dernier point, explique l’État-major des armées [EMA], les Éléments français au Gabon « mènent des actions de coopération opérationnelles et civilo-militaires ciblées » et « accompagnent le renforcement des capacités africaines en appuyant la formation de leurs contingents et en soutenant leur engagement dans les missions de maintien de la paix. »

Or, il se trouve que les demandes de partenariats émises par les pays partenaires de la Communauté économique des États d’Afrique centrale [CEEAC] ont augmenté significativement au cours de ces dernières années. D’où la nécessiré de renforcer le pôle opérationnel de coopération [POC] de Libreville.

Ainsi, a indiqué l’EMA dans son dernier compte-rendu des opérations, 158 militaires issus du 501e Régiment de Chars de combat [501e RCC]et du 16e Bataillon de Chasseurs à pied [16e BC] ont été envoyés au Gabon afin de renforcer « temporairement » le Groupement de coopération opérationnelle [GCO/6e Bataillon d’Infanterie de Marine] des EFG.

« Organisé en quatre détachements homogènes indépendants, renforcés par un détachement d’experts », ce Groupement tactique de partenariat militaire opérationnel [GT PMO] sera « engagé dans plusieurs pays de la région », précise l’EMA. « Autonome, et souple d’emploi, il sera déployé notamment en République centrafricaine, à Bangui et à Bouar, où il participera à la reconstruction des forces armées centrafricaines [FACA] », ajoute-t-il.

En Centrafrique, ce GT PMO mènera des actions de coopération directe en liaison avec le détachement d’appui opérationnel français de Bangui [160 militaires, ndlr] et la mission européenne EUTM RCA, dont la France prendra le commandement à partir de juillet prochain.

En 2018, les EFG ont mené 295 actions de formation dans le cadre du partenariat militaire opérationnel [PMO]. Et cela, au profit de 7.500 soldats venus de 10 pays africains partenaires, dont 821 membres des Forces armées centrafricaines [FACa]. Un chiffre « significatif » pour le chef d’état-major de ces dernières, le général Zéphirin Mamadou. « Mais au-delà de ce chiffre, je veux saluer les bonnes relations que nous entretenons avec nos homologues français. La coopération se passe au-delà des frontières puisque nous avons également envoyé une dizaine d’élèves officiers au Gabon en formation d’aguerrissement », a-t-il commenté.

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