La British Army pourrait réduire le nombre de ses chars Challenger 2 d’un tiers

La fête de la Saint-Georges aura certainement un goût amer pour l’arme blindée cavalerie britannique… Déjà, dans le cadre de la revue de défense et de sécurité publiée en 2010, la British Army avait consenti – mais avait-elle le choix? – de réduire une nouvelle fois le nombre de ses 316 chars de combat Challenger 2 [408 exemplaires lui furent livrés dans les années 1990, ndlr]. Ce qui fait que, actuellement, elle n’en dispose plus que de 227…

Cependant, en 2015, le développement d’un nouveau char de combat fut évoqué, d’autant plus que les performances et les caractéristiques du Challenger 2 n’étaient pas ce qui pouvait se faire de mieux. Mais pour des raisons budgétaires, il fut décidé de moderniser les 227 exemplaires encore dans l’inventaire de la British Army dans le cadre du Life Extension Program [LEP], l’objectif étant de les prolonger au moins jusqu’en 2035.

Pour cela, il était donc question de traiter les obsolescences du Challenger 2 tout en revoyant son architecture électronique et en le dotant d’une protection renforcée, de nouveaux capteurs [imagerie thermique notamment] et d’une conduite de tir modernisée. En outre, il était envisagé de remplacer son canon rayé de 120 mm, qui n’est pas compatible avec les munitions de l’Otan.

Le coûtde cette modernisation était évalué à 700 millions de livres sterling. Seulement, cela serait encore trop cher pour le ministère britannique de la Défense [MoD], lequel a d’autres programmes encore plus coûteux à financer [F-35, SNLE de la classe Dreadnought, drones MALE, nouvelles frégates, etc].

Aussi, selon le quotidien The Times, la British Army envisage de réduire encore le nombre de ses Challenger 2. Et elle ne va pas y aller de main morte puisqu’il est question d’une diminution d’un tiers de la flotte actuelle. Ce qui fait qu’il ne lui resterait plus 148 exemplaires en service. Sur les 79 chars retirés, certains seront mis en réserve tandis que d’autres seront « cannibalisés », c’est à dire qu’ils fourniront des pièces détachées à ceux qui seront encore utilisés.

Un haut responsable du MoD a confié au Times que cette réduction significative du nombre de Challenger 2 en ligne allait « démoraliser » les soldats de la Britsh Army étant donné que cette dernière a le sentiment d’être la dernière roue du carrosse…

« La British Army est la traîne par rapport à la Royal Navy et à la Royal Air Force » et elle « ne peut pas obtenir ce dont elle a besoin », a-t-il déploré.

Pour l’instant, et après une forte déflation des effectifs de la British Army, seulement quatre régiments sont dotés chacun de 56 Challenger 2 [King’s Royal Hussars, Queen’s Royal Hussars, Royal Tank Regiment et le Royal Wessex Yeomanry, ce dernier étant placé en réserve].

Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, en septembre 2018, le général Pascal Facon, le commandant du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], avait expliqué que, face au retour des conflits de haute intensité, il fallait « disposer d’une capacité à générer et à entretenir une masse, pour conserver une réserve permettant de prolonger une action ou de réagir à celle de l’adversaire. » Ce que la British Army risque de ne plus être capable de faire dans les années à venir.

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