Pour le commandant de l’ALAT, l’hélicoptère Gazelle est « irremplaçable »

Le programme HIL [Hélicoptère Interarmées Léger, basé sur le H160 d’Airbus Helicopters] ayant été retardé, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] devra faire voler ses Gazelle au moins jusqu’en 2030. Voire 2035, a indiqué son commandant [COMALAT], le général Michel Grintchenko, dans les colonnes du magazine spécialisé Air Fan. Cela étant, ce n’est nullement une surprise…

Toutefois, selon le COMALAT, « l’entrée en service du H160 ve se faire à marche forcée afin de remplacer les Gazelle dans les délais les plus courts ». Et cela, dès 2024/25, avec la livraison de trois premiers exemplaires à la GAMSTAT [Groupement AéroMobilité de la Section Technique de l’armée de Terre] et l’EALAT [École de l’aviation légère de l’armée de Terre].

Puis le 3e Régiment d’Hélicoptères de Combat [RHC] recevra ensuite ses premiers HIL. Il « sera le régiment leader pour l’introduction des 80 H-160 à l’horizon 2026 », a précisé le général Grintchenko. Pour le moment, rien n’a été gravé dans le marbre au sujet de l’armement dont sera doté cet appareil. « Toutes les options sont ouvertes […] : mitrailleuse, canon, roquettes de précision métrique », a confié le COMALAT.

Mais ce dernier a une certitude : le H160 ne pourra pas faire la même chose que la Gazelle, ce qui supposera d’élaborer de nouveaux modes opératoires.

En attendant l’arrivée des H160, l’ALAT devra donc faire durer ses hélicoptères d’attaque Gazelle, dont les premiers exemplaires ont été mis en service en 1971.

« L’avenir de la Gazelle ‘Viviane’ est intimement lié à celui de nos [missiles] HOT », pour lesquels « tous les problèmes d’obsolescence » ont été levés, a assuré le COMALAT. Mais cela ne suffit pas. Ces hélicoptères, du moins ceux qui resteront en service jusqu’au bout, vont être modernisés en fonction des derniers retours d’expérience [RETEX].

« Il nous faudra consentir des efforts pour renforcer la sécurité antiabordage. C’est un enseignement de la collision du début de l’année 2018, au Luc », a indiqué le général Grintchenko. C’est d’ailleurs l’une des recommandations du Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA–É].

Ensuite, alors que la mitrailleuse M134 Gatling est déjà opérationnelle au 4e Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales [RHFS], il est question « d’en attribuer aux autres régiments ». Mais, a précisé le COMALAT, « uniquement en version de porte, celle tirant dans l’axe ayant été abandonnée ». En outre, a-t-il continué, les Gazelle seront dotés de « radios avec espacement de 8.33 MHz » afin de leur permettre de voler « dans les espaces aériens » ainsi que des « postes tactiques Contact pour suivre l’évolution des moyens de transmissions et de partage de données de l’ensemble de l’armée de Terre.

Enfin, le général Grintchenko voudrait aussi que ces hélicoptères soient dotés d’un « nouveau système d’autoprotection avec éjection automatique de leurres pour des conflits symétriques de haute intensité ».

Reste que pour le COMALAT, la Gazelle, qui affiche un taux de disponibilité satisfaisant, « est toujours irremplaçable, même si la phase de décroissance a commencé ».

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