Otan : La France remporte l’édition 2019 de l’exercice de cyberdéfense Locked Shields

Depuis 2010, le « NATO Cooperative Cyber Defence Centre of Excellence » [CCDCOE], basé à Tallinn, en Estonie, organise chaque année un exercice de cyberdéfense qui, appelé « Locked Shields », vise à renforcer la coopération et les échanges entre les experts, civils et militaires, des pays participants.

L’objectif de ce « jeu » [car c’est ainsi qu’est désigné cet exercice] est de tester les chaînes de commandement en cas d’incident ou d’attaque informatique grave affectant de systèmes critiques. Pour cela, deux camps se font face : les équipes « bleues » [Blue Team], qui jouent en défense, et les équipes « rouges » [Red Team], qui tiennent le rôle de « forces adverses ». Des points sont ensuite attribués aux participants en fonction des résultats obtenus.

En 2018, les « cybercombattants » français, issus du Commandement de la cyberdéfense [COMCYBER] de l’État-major des armées [EMA] et de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information [ANSSI], rangés dans le camp « Blue Team », s’étaient classés en deuxième position, derrière l’équipe de l’Otan. Les défenseurs avaient dû proteger 4.000 systèmes fictifs contre 2.500 attaques. Le thème était alors la protection « des systèmes énergétiques et des réseaux de télécommunications. »

Cette année, l’équipe française a fait encore mieux puisqu’elle est arrivé en tête du classement des 23 nations participantes à cet exercice cyber, qui s’est déroulé du 7 au 12 avril. Celles de la République tchèque et de la Suède [pays partenaire de l’Otan] complètent le podium.

« La France a mobilisé 60 spécialistes [civils, militaires et réservistes] du domaine provenant des différentes sous-directions de l’ANSSI, et, pour la partie des armées : les composantes cyber des armées, directions et services placées sous la responsabilité du Commandement de la cyberdéfense [COMCYBER], avec le soutien de la Direction Générale de l’Armement [DGA], qui ont œuvré ensemble à déjouer ces cyberattaques », a précisé le ministère des Armées.

Selon le scénario de l’édition 2019 de Locked Shields, il s’est agi de défendre un pays fictif – Berylia – contre des cyber-attaques coordonnées contre ses infrastructures civiles lors d’une période électorale. En tout, ce sont plus de 1.200 experts en cyberdéfense de 23 nations qui contrer plus de 2 500 attaques informatiques.

« Ce succès à l’exercice Locked Shields 2019 est une très grande fierté et démontre la capacité des acteurs de la cyberdéfense française, tant au sein du ministère des Armées que de l’ANSSI, à coordonner leurs expertises respectives pour répondre efficacement à des enjeux de sécurité internationaux majeurs. Nous pouvons féliciter nos joueurs français qui, cette année encore, ont été brillants et remporté la première place! », s’est félicité Guillaume Poupard, le directeur de l’ANSSI.

De son côté, la ministre des Armées, Florence Parly, a salué une « victoire collective » qui « montre […] que nos investissements, nos efforts, ainsi que notre proximité avec l’ANSSI sont gagnants. » Et de souligner que, en France, « nous avons expertise indéniable dans le domaine cyber, et surtout des personnels de talents. »

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