L’armée de Terre a reçu ses premiers radars de surveillance tactique MURIN

Au début des années 2000, il était question pour l’armée de Terre de remplacer le RASIT [radar d’acquisition et de surveillance des intervalles] et le RATAC [radar de tir de l’artillerie de campagne] par un seul système, appelé RAPSODIE [radar de surveillance et d’aide au tir terrestre]. Et il était prévu d’en acquérir 62 exemplaires dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2003-2008.

Mais, en dépit de l’âge du RASIT et du RATAC [mis en service dans les années 1970, ndlr], il fut finalement décidé qu’il était urgent d’attendre. Et l’achat du RAPSODIE, capable de détecter et d’identifier des fixes et mobiles quelles que soient les conditions météorologiques, passa à la trappe.

Finalement, les RASIT et RATAC seront remplacés par le radar MURIN [Moyen de surveillance Utilisant un Radar d’observation des INtervalles], développé par Thales sous le nom de Ground Observer 12 [ou GO12]. En effet, il aura fallu attendre décembre 2015 pour que ce nouveau système soit commandé par la Direction générale de l’armement [DGA].

Dans un premier temps, quatre radars ont été livrés pour une évaluation technico-opérationnelle réalisée par la DGA, la Section technique de l’armée de Terre [STAT] et la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres [SIMMT]. Puis 13 autres exemplaires ont été réceptionnés par l’armée de Terre dans le courant du premier trimestre 2019. L’annonce vient d’en être faite par le ministère des Armées.

« Les investissements de l’État dans l’industrie de défense sont essentiels à la protection et la sécurité de nos concitoyens. Ils sont également un atout pour l’économie française dans son entier, chaque programme lancé auprès d’un industriel étant source d’activité économique et d’emplois », a rappelé le ministère, alors que certains contributeurs au Grand débat national ont estimé que les armées pourraient se serrer [à nouveau] la ceinture afin de réduire la dépense publique.

Quoi qu’il en soit, le système MURIN va améliorer significativement les capacités de détection de l’armée de Terre. D’une masse de seulement 40 kg [contre 100 kg pour le RASIT], il est en mesure repérer, identifier et surveiller pratiquement tout ce qui bouge, roule ou vole dans un rayon de 24 km [et à 500 m d’altitude]. Y compris un piéton évoluant à 12 km de sa position.

D’une autonomie de 6 à 8 heures, qui peut être prolongée par des panneaux solaires ou, tout simplement, par branchement sur secteur, le MURIN peut être utilisé pour la protection des emprises et pour les tirs d’artillerie. Pour cela, il pourra être interagir avec le système d’information et de commandement ATLAS [Automatisation des tirs et liaisons de l’artillerie sol/sol]. Enfin, aérolargable [ce qui intéressera le 35e Régiment d’artillerie parachutiste], il pourra être intégré au Serval, c’est à dire le futur Véhicule blindé multirôles léger du programme SCORPION.

Les MURIN sont « destinés à renouveler les capacités de renseignement, de surveillance et de reconnaissance en tous temps, de jour comme de nuit, de l’armée de Terre », résume le ministère des Armées. Au total, 30 seront en service. Les 13 derniers exemplaires seront livrés d’ici la fin de cette année.

Photo : armée de Terre

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