La marine américaine développe (aussi) un hydroptère

Il y a quelques jours, la division « Carderock » du « Naval Surface Warfare Center », implantée à Bethesda [Maryland], a diffusé un film promotionnel via Youtube. Et ce dernier a brièvement montré [pendant 2 secondes] une nouvelle embarcation de type hydroptère. Il n’en a pas fallu davantage à quelques internautes pour signaler la présence de ce prototype. Son existence aurait-elle dû rester confidentielle? Peut-être… Car la vidéo a depuis été retirée de la plate-forme de partage. Mais trop tard…

En effet, des captures d’écran de cette embarcation circulent désormais. En réalité, le bateau n’est pas vraiment nouveau : selon le site The War Zone, il s’agit d’un modèle VT Halter Marine Mk Mod 2, qui a récemmnent été remplacé par le « Combatant Craft Assault » [CAC] au sein des forces spéciales américaines.

Mais ce qui suscite la curiosité est que cette embarcation est dotée de foils, ce qui en fait un « bateau volant », plus communément appelé « hydroptère ». Le principe est que sa coque s’élève et se maintient hors de l’eau à partir d’une certaine vitesse. Les frottements étant ainsi supprimés [ou du moins diminués], il est ainsi possible d’aller encore plus vite.

Le principe de l’hydroptère est ancien : théorisé dès les années 1860, notamment par l’ingénieur français Emmanuel Farcot puis par l’américain William Meacham, le premier navire de ce type a été imaginé par le professeur italien Enrico Forlanini. En 1906, son prototype, doté d’un moteur de 70 ch, atteignit les 38 noeuds [70 km/h] sur les eaux du lac Majeur.

Entre 1977 et 1993, l’US Navy utilisa des patrouilleurs très rapides reprenant le principe de l’hydroptère [classe Pegasus, ndlr]. Ces navires furent principalement déployés en mer du Nord et en mer Baltique, dans le cadre des opérations de l’Otan.

Le prototype apparu dans la vidéo par le Naval Surface Warfare Center est très certainement issu de travaux menés au profit des forces spéciales américaines, lesquelles doivent être intéressés par les potentialités offertes par un hydroptère pour les mêmes raisons que leurs homologues françaises.

En effet, à l’occasion de l’édition 2019 du SOFINS, organisé tous les deux aux au camp de Souge [Gironde], la start-up français SEAir a mis au point, avec le constructeur Sillinger, l’AirShark 765, une embacation semi-rigide munie de foils rétractables, ce qui lui permet de s’élever d’une dizaine de centimètres au-dessus de l’eau.

Pour les opérations spéciales, ce type d’embarcation permet une plus grande stabilité [donc des tirs plus précis], de la discrétion, des vitesses plus élevés et une économie de carburant. Selon SEAir, une telle technologie suppose de l’électronique embarquée [capteurs, centrale inertielle, actionneurs d’asservissement] ainsi qu’un boîtier de commande.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]