Barkhane/Mali : Retour d’expérience positif pour le nouveau camion citerne « CaRaPACE »

Le 26 août dernier, et conformément à ce qui avait été annoncé quelques mois plus tôt, l’État-major des armées [EMA] indiquait que les premiers Camions Ravitailleurs Pétroliers de l’Avant à Capacité Étendue [CaRaPACE] du Service des Essences des Armées [SEA] venaient d’arriver sur la plateforme opérationnelle « Désert » [PFOD] de Gao au titre de leur premier engagement opérationnel.

Commandé à 34 exemplaires, le CaRaPACE a justement été conçu sur la base d’un châssis Scania 8×6 et d’une cabine blindée de niveau 2B afin de « franchir des terrains difficiles, s’intégrer dans le commandement opérationnel d’un convoi logistique en situation très hostile et participer à la surveillance et à la riposte armée quand cela est nécessaire ».

En effet, tractant une citerne monocompartiment en acier inoxydable d’une capacité de 22 m3, le CaRaPACE a la particularité d’être doté d’un tourelleau 12,7 mm téléopéré Kongsberg type S2, d’un système amovible de grille de protection contre les tirs de roquettes RPG7 et de brouilleurs anti-IED. Ce qui lui permet d’assurer des missions de type FARP [Forward Amunition and Refuelling Point – point de recomplètement munition et carburant dans la profondeur].

Plus de huit mois après leur arrivée au Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane, les CaRaPACE ont visiblement tenu leurs promesses, à en croire le Service des essences des Armées [SEA].

Ainsi, relève ce dernier, les six CaRaPACe engagés [3 en août, 3 autres en novembre 2018] ont été « engagés sur quasiment tous les profils typiques de la bande sahélo-saharienne », c’est à dire sur des « routes bitumées en mauvais état, des pistes très accidentées, des dévers, de passages de gué, des zones sablonneuses, des chemins de type ‘tôle ondulée’ très cassants pour l’ensemble des véhicules ».

« Après plus de 7000 km parcourus pour certains, les performances en matière de mobilité du CaRaPACE ont rarement été mises en défaut bien qu’il soit le véhicule logistique articulé le plus lourd de la force [sa masse peut dépasser 40 tonnes] », indique le SEA.

Certes, comme le souligne l’ingénieur en chef de 2e classe « Samuel », chef du bureau équipements du SEA, ces nouveaux camions citernes ont connu « quelques faits techniques ». Mais, a-t-il assuré, ils ont été « mineurs au regard de ce que l’on peut habituellement constater lors de la projection d’un nouveau matériel » et leur « disponibilité technique opérationnelle » s’est avérée « satisfaisante ».

En outre, précise le SEA, les « éléments recueillis auprès des conducteurs sur la conduite et le maniement du CaRaPACE sont très favorables », le confort de conduite [avec la climatisation] ayant été particulièrement mise en avant. Et « la sensation de protection ressentie grâce au blindage demeure l’argument favorable le plus important », souligne-t-il.

Ce bon retour d’expérience [RETEX] s’explique en partie par le dispositif de gonflage centralisé qui permet d’adapter constamment la pression des pneumatiques à la nature du terrain. La mobilité des CaRaPACE avait en effet été préalablement améliorée en vue de leur projection au Mali dans le cadre d’une procédure d’urgence opérationnelle [UO] conduite par la Direction générale de l’armement [DGA].

Par ailleurs, une évolution de ce nouveau camion-citerne est prévue, comme l’a expliqué le chef du bureau équipements du SEA. En effet, il « dispose d’un emplacement réservé pour lui adjoindre, dans le futur, la technologie nécessaire à la réalisation de plots d’avitaillement avancés, permettant ainsi d’avitailler les hélicoptères en zones dépourvues de moyens logistiques », a-t-il avancé sur le site de l’EMA.

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