Les États-Unis vont tenter de convaincre quatre autres pays européens de se procurer des avions F-35

Plusieurs pays européens membres de l’Otan ont déjà choisi l’avion de combat dit de 5e génération F-35 Lightning II pour moderniser leur aviation de combat. Tel est le cas du Royaume-Uni, de l’Italie, des Pays-Bas, de la Norvège et, plus récemment, du Danemark et de la Belgique. D’autres pourraient suivre, comme la Finlande ou la Suisse, deux pays qui ne sont pas membres de l’Otan.

Mais, alors que la livraison des 100 F-35A commandés par la Turquie est plus que jamais incertaine en raison du choix d’Ankara de se doter du système russe de défense aérienne S-400, les États-Unis cherchent d’autres marchés potentiels pour l’avion conçu par Lockheed-Martin. Ce qui laisse à penser qu’il s’agit de trouver une compensation au contrat turc…

Ainsi, selon le vice-amiral Mathias Winter, le responsable du programme F-35 au Pentagone, qui s’est exprimé sur ce sujet lors d’une audition parlementaire, il serait question de convaincre l’Espagne, la Pologne, la Grèce et la Roumanie d’acquérir des F-35 à moyen-terme. Singapour, qui a déjà fait un premier pas via une commande de quatre appareils de ce type à des fins d’évaluation, est aussi dans le lot, de même que les Émirats arabes unis.

S’agissant de la Pologne, la cause semble entendue, même si un appel d’offres portant sur 32 appareils a été lancé, dans le cadre du programme Harpia. En effet, Varsovie a déjà fait savoir sa préférence en faveur d’un avion « 5e génération » pour remplacer les MiG-29 et les Su-22 de ses forces aériennes. Aussi, le choix d’un autre type de chasseur-bombardier serait surprenant.

Pour la Roumanie et la Grèce, tout dépendra des conditions financières qui leur seront proposées. En mars, Bucarest a confirmé son son intention de se procurer 32 F-16 supplémentaires [neuf et/ou d’occasion], afin de renforcer ses 12 exemplaires en service au sein de la Forţele Aeriene Romane. Reste que l’aquisition de ces derniers aura demandé beaucoup de patience… dans la mesure où il a fallu au gouvernement roumain jongler avec les contraintes économiques pendant longtemps.

Le cas de la Grèce est légèrement différent. Certes, même au plus fort de la crise économique qu’a traversée ce pays, l’effort de défense grec a toujours été supérieur à 2% du PIB, comme l’exige l’Otan. Seulement, son PIB s’étant contracté de 25%, le montant de ses dépenses militaires s’en est trouvé mécaniquement réduit, passant de 6 à 4 milliards d’euros entre 2009 et 2018. Reste qu’Athènes a déjà engagé la modernisation de son aviation de combat, avec la décision de porter 85 de ses F-16 au niveau Block V [ou Viper], le dernier développé par Lockheed-Martin. Et la facture est déjà importante [1,3 milliards de dollars sur 10 ans].

Cependant, le ministre grec de la Défense, Evangelos Apostolakis, a dit envisager la possibilité d’acquérir des F-35, justement dans le cadre des efforts pour améliorer les capacités des forces aériennes du pays.

« Au-delà de la mise à niveau des avions de combat F-16, nous sommes en train de choisir un nouvel avion pour la Grèce, afin de pouvoir passer progressivement à la nouvelle génération d’avion », a en effet déclaré M. Apostolakis, lors d’une conférence de presse donnée sur la base aérienne d’Andravida. « La déclaration [faite au Congrès américain] va nous aider dans cette perspective. Nous allons examiner tous les éléments et voir ce qui va arriver », a-t-il ajouté.

Quant à l’Espagne, une offre américaine ne pourrait porter que sur des F-35B [la version dite STOVL, à décollage court et à atterrissage vertical]. En effet, si l’Armada veut conserver des capacités aéronavales, elle n’aura guère le choix pour remplacer ses actuels AV-8 Harrier II… Mais, d’un autre côté, Madrid participe aussi au programme de Système de combat aérien du futur [SCAF], lancé conjointement par la France et l’Allemagne. Et cela peut donner lieu à quelques… interférences.

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